La dernière sortie médiatique du ministre de l’Industrie est inquiétante à plusieurs endroits. En effet, on croit déceler l’exposé des motifs qui a prévalu lors de la restructuration organique des entreprises publiques (CNRE) des années 80, sous la tutelle du ministère de la planification et de l’aménagement du territoire et de son puissant ministre. A cette époque, dans l’air du temps, on a considéré que certaines entreprises publiques étaient ingérables compte tenu de leur taille et de leur surface financière et qu’il fallait donc les découper en morceaux sur la base de critères irrationnels comme le métier unique, la région, le monopole, l’incapacité managériale… bref, il fallait réduire leur importance qui leur ouvrait la voie à une certaine « puissance politique ».
En effet, à y voir de plus près, les P-DG et les DG des EPE, (Sonatrach, Sonelgaz, SNS, Air Algérie, DNC, SNMC, BNA, Caar, Cnan, Sonatiba, Sonacome…), sont tous devenus ministrables voire pour certains ministres. On avait même repris le slogan américain « Small is beautiful » pour amuser la galerie. La mise en œuvre, au pas de course, de cette stratégie a été catastrophique et s’ose même employer le qualificatif de « criminelle » ! Toutes les EPE, sans exception, ont été passées à la « tronçonneuse » de manière brutale et sans distinction aucune. Faut-il donner quelques exemples parlants ?
Sonatrach est découpée en au moins cinq entreprises (ENMTP, Naftal, Naftec, Enep, Enmpc…), Sonelgaz est dépecée en plusieures entreprises, la DNC en une vingtaine d’entreprises régionalisées, les banques et les assurances (création ex nihilo des deux établissements financiers la BADR et la CAAT, La SNS en plusieurs entreprises par pôles industriels (Sider, Cosider, SN Métal…), la Sonacome est découpée en plusieurs entreprises par complexes industriels. Ce « massacre à la tronçonneuse » a atteint ses objectifs puisqu’il a réussi à promouvoir par le bas l’encadrement des entreprises et à rabaisser le niveau managérial et le plus important, de barrer la route des technocrates vers le politique.
Mais la véritable catastrophe de cette opération dévastatrice, est certainement le sort réservé à la « matière grise ». En effet, chaque EPE comptait en son sein un bureau d’études qui développait des projets et les suivait dans leur mise en œuvre. Coupés de leur donneur d’ordre et livrés à eux-mêmes, ces derniers vont s’éparpiller dans un mouvement d’exil interne (administration) et externe (étranger), ce qui va priver notre pays d’une accumulation de plusieurs années d’expériences et de savoir-faire.
C’est à cet endroit que le terme « criminel » prend tout son sens, puisque que des générations entières de cadres formées dans les meilleures universités algériennes et étrangères et fortes d’une expérience solide, vont être sacrifiées à l’autel de la déraison et il faudra attendre encore au moins vingt ans pour les régénérer ! L’incapacité des cadres dirigeants actuels à maîtriser le management des entreprises publiques n’est certainement pas liée à la taille de l’entreprise mais bien au mode de désignation de ces derniers à des postes supérieurs et le ministre de l’industrie ne doit pas se tromper de cible. Son diagnostic est juste mais le remède proposé (contrat de performance) est factice.
C’est sa capacité à désigner « l’homme qu’il faut, à la place qu’il faut » qui fera toute la différence. La tendance mondiale nous démontre chaque jour une dynamique de concentration des grands groupes industriels par des opérations de fusions, de rachats, de participations, afin d’atteindre des masses critiques en termes de capacités d’ingénierie, de réalisation, de surface financière et de prise de part de marché. Dans le lexique du management, on parle maintenant d’équipe managériale et non plus de manager, ce qui démontre la complexité du problème et l’importance des choix retenus sur la ressource humaine, y compris celle importée. Un retour à la restructuration organique serait fatal à notre industrie.
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