Dr Mourad GOUMIRI.
A l’annonce de la réunion des Walis avec le Gouvernement, après le limogeage non justifié de plus de 19 Walis, il est important de ne pas se tromper de cible sur ce dossier. Pièce maîtresse de l’édifice de la construction de l’état, les collectivités locales (APC et APW) se débattent dans des problèmes inextricables, tant avec la population qui les interpelle pour résoudre leurs problèmes, que vis-à-vis des représentants de l’état que sont les Wilayas et les Daïras. Le constat le plus inquiétant, s’avère être celui de la consommation très faible des budgets alloués par l’État en direction de ces dernières ! En effet, la moyenne se situe sous la barre des 50% et certaines collectivités locales ne dépassent pas les 20% ! A quoi est due cette incapacité de consommation des crédits qui leurs sont alloués ? Plusieurs réponses sont possibles mais celle de leur sous-encadrement administratif et technique est la plus pertinente. Les élus locaux tiennent leur pouvoir de la souveraineté populaire élective, quel que soit leur niveau de compétence, en matière de gestion et d’administration. Mais pour pouvoir exercer leurs fonctions diverses et multiples, ils doivent absolument être « accompagnés » de collaborateurs administratifs et techniques, capables de traduire dans les faits les décisions qu’ils prennent pour répondre aux besoins essentiels exprimés par leurs administrés. A cet endroit, le poste de secrétaire général de l’APC et de l’APW, est le poste le plus sensible et doit obligatoirement être pourvu par un énarque, après avoir revalorisé cette fonction. Au niveau technique, un ingénieur ou un technicien supérieur, en BTPH, un médecin ou un technicien supérieur de santé publique et un cadre commercial, sont le staff technique minimum à affecter par grande commune ou mutualiser sur plusieurs petites communes de manière à assurer la consommation des crédits alloués. Le second volet de la gestion de la gestion des APC et des APW se situe dans la gestion efficiente de leur patrimoine et notamment foncier. En effet, une valorisation permanente de ce patrimoine doit faire l’objet d’une préoccupation majeure des élus afin de sortir des subventions étatiques et libérer les initiatives locales. Enfin, le nouveau code communal devrait restituer aux élus locaux leur pouvoir de décision qui actuellement est entre les mains des représentants de l’état (Wali et chef de Daïra).
D’un autre côté, la mission des représentants de l’État au niveau local doit être définie car certains considèrent qu’ils doivent être les gestionnaires des collectivités locales alors que d’autres pensent qu’ils ne sont que des administrateurs de ces dernières. Ce débat est au cœur de la réforme des textes régissant le code communal et des APW, qui devra redéfinir les prérogatives des uns et des autres. En vérité, tous les amendements, portés à ce code, n’ont eu, pour effet, que de déposséder les personnels « élus » au profit de ceux « désignés », ce qui s’est traduit par une situation de « suzeraineté » des derniers sur les premiers, alors que la logique voudrait que ce soit l’inverse qui aurait dû s’opérer ! Réduits à un rôle de courroie de transmission entre le pouvoir central et celui local, les élus locaux ont été dépouillés de leurs prérogatives et des instruments d’accompagnement pour la gestion de leur circonscription, transférant de facto et de jure ces pouvoirs aux Walis qui ne sont pas formés pour cette mission et qui vont passer du statut d’administrateurs à celui de gestionnaire des wilayas.
Il est donc temps d’initier une révision structurelle des relations entre le pouvoir central et celui des collectivités locales, afin de rééquilibrer les pouvoirs des uns et des autres, pour plus d’efficacité et de transparence de manière à répondre aux besoins des populations, qui se retrouvent ballotées entre ces deux entités, sans savoir à quel « saint se vouer », ce qui discrédite les politiques publiques déployées par les pouvoirs publics, en direction des collectivités locales. Il est donc indispensable de s’attaquer à ce problème durant cette énième rencontre, afin d’éviter qu’elle ne se termine en « queue de poisson », une fois de plus.
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