Les secouristes ont localisé le lieu du crash d’un avion de ligne disparu mardi des radars avec 22 passagers et six membres d’équipage à bord, alors qu’il s’apprêtait à atterrir sur la péninsule reculée du Kamtchatka, en Extrême-Orient russe.
Les recherches ont été interrompues par la nuit, ont précisé des sources au sein du ministère des Situations d’urgence, mais les espoirs de retrouver des survivants étaient quasi nuls, selon les agences de presse russes.
Le gouverneur du Kamtchatka, un gigantesque territoire très peu peuplé mais apprécié des touristes pour ses volcans et sa nature sauvage, a affirmé que le fuselage avait été retrouvé à la fois le long de la côte et dans la mer d’Okhotsk.
« Visiblement, il y a eu une catastrophe lors de la remise de gaz à l’atterrissage », a-t-il ajouté dans une vidéo publiée sur le site du gouvernement régional.
L’agence russe du transport aérien, Rosaviatsia, avait plus tôt indiqué dans un communiqué que les débris avaient été retrouvés à 21H06 (09H06 GMT), mais que le travail des sauveteurs était « rendu difficile par la géographie du terrain ».
L’appareil, un Antonov An-26 de conception soviétique, reliait la capitale régionale Petropavlovsk-Kamtchatski à la ville côtière de Palana quand il a cessé d’émettre à 15H40 (03H40 GMT), a expliqué à l’AFP une porte-parole du procureur régional, Valentina Glazova.
Selon les autorités, la communication a été perdue à neuf kilomètres de l’aéroport et dix minutes avant l’heure d’atterrissage prévue. L’Antonov était opéré par une petite compagnie locale.
Les enquêteurs ont indiqué étudier les thèses d’un accident dû à une météo défavorable, à un problème technique ou à une erreur de pilotage.
La plupart des passagers étaient originaire de Palana, ville d’un peu moins de 3.000 habitants. Parmi eux figuraient la cheffe de l’administration municipale et un enfant.
Des médias russes ont publié une vidéo du ministère des Situations d’urgence montrant le lieu du crash : on y voit une large trace noire au sommet d’une falaise de plusieurs centaines de mètres plongeant dans la mer.
La flotte russe du Pacifique, citée par l’agence Interfax, a précisé que le fuselage avait été trouvé en plusieurs morceaux au sommet d’une colline et dans la mer, les agences russes affirmant de leur côté, citant les sauveteurs, que l’avion a tenté à deux reprises d’atterrir à travers un fort brouillard et des vents violents.
Rosaviatsia, citée par les médias russes, confirme que l’aéroport était dans le brouillard et « les montagnes situées dans la zone étaient cachées par des nuages » à l’approche de l’atterrissage.
Palana avait déjà été le théâtre d’un crash mortel en septembre 2012 : par temps de brouillard, l’équipage d’un Antonov An-28 n’avait pas respecté les procédures d’approche et l’avion s’était écrasé au sol, tuant 10 des 14 occupants. De l’alcool avait été trouvé dans le sang des deux membres d’équipage.
Selon des données publiées par des sites spécialisés, l’Antonov An-26 qui a disparu mardi était entré en exploitation en 1982. Il était en bon état et avait passé des contrôles de sécurité récemment, selon la compagnie et le ministère des Transports régional.
Conçu pour transporter les troupes soviétiques, l’An-26 a été produit de 1969 à 1986 et aussi développé pour un usage civil. Il a connu de nombreux accidents mortels, le dernier au Kazakhstan en mars qui a tué quatre militaires.
En septembre 2020, 26 personnes, en majorité des élèves d’une école militaire, avaient été tués près de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine. Un An-26 de l’armée russe s’était aussi écrasé à l’atterrissage en mars 2018 sur la base russe de Hmeimin, en Syrie, tuant les 39 militaires à bord.
La Russie, longtemps connue pour ses accidents d’avion, a nettement amélioré sa sécurité aérienne depuis les années 2000 à mesure que les principales compagnies du pays abandonnaient leurs appareils soviétiques pour des avions plus modernes.
Des problèmes de maintenance et le respect parfois laxiste des règles de sécurité posent toujours problème et les accidents restent fréquents, notamment dans les zones éloignées du pays où l’avion ou l’hélicoptère sont privilégiés pour relier les localités isolées.
afp
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