Sommet de l’Alaska : Un nouveau Yalta… sans Churchill ?

Le sommet d’aujourd’hui ressemble, à s’y méprendre, à celui de Yalta (Crimée)… à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sans W. Churchill ! En effet, seuls les présidents américain et russe seront présents, ni l’Ukraine et encore moins l’UE n’y sont invités.

Les vainqueurs de cette guerre (W. Churchill, J. Staline et F. D Roosevelt) se sont mis d’accord pour partager le monde, en zones d’influences, ce qui va redessiner, à leur profit, les frontières du monde et détruire les anciennes frontières nées de la colonisation et notamment en Afrique et en Asie du Sud Est, qui seront, à leur tour, petit à petit démantelées.

Tous les spécialistes avertis en géopolitique, convergent sur le fait que ce sommet va entrer dans l’histoire comme le point de départ d’une reconfiguration des zones d’influences des deux puissances auxquelles il faudra bien ajouter deux autres puissances : La Chine et l’Inde. D’où la volonté farouche du président américain de tout faire pour déconnecter la Chine de la Russie avec son lot de concessions qu’il devra accepter pour amener la Russie dans son giron. 

Le partage du monde en discussion

A ce partage du monde, aucune autre puissance économique, militaire, culturelle, n’est invitée, et particulièrement l’UE, la Chine et l’Inde, même si elles seront informées des décisions arrêtées, après la réunion, pour sauver la face. Donald Trump va informer ses alliés de l’Union européenne, le Royaume-Uni et l’Ukraine, et Vladimir Poutine se chargera d’informer ses alliés, la Chine et l’Inde.

Le dossier le plus épineux n’est certainement pas le conflit ukrainien qui semble résolu aux conditions russes, mais le partage des ressources du monde soit par un accord, soit par la force. C’est à cet endroit qu’il faut jauger cette rencontre dans laquelle se mêlent les intérêts économiques bilatéraux et la géopolitique.

L’UE… la grande perdante !

Non seulement les pays membres de l’UE ne sont pas invités, mais même un strapontin ne leur a pas été offert, ce qui signifie que leurs capacités de changer le cours des choses dans le monde deviennent quasi nulles.

Frappés par des taxes douanières de 15% sur leurs exportations et contraints d’investir quelque 600 milliards d’US$ aux États-Unis, sous peine de nouvelles taxes, les pays membres de l’UE sont mis à contribution pour financer l’Otan et les armes américaines (missile Patriot et Atacms) fournies à l’Ukraine pour que son armée ne s’effondre pas.