Avec l’intervention russe en Ukraine le 24 février, les Occidentaux voient en Moscou une menace pour leur sécurité. Dans ce contexte, auquel s’ajoute la montée en puissance de Pékin, s’impose une révision du document de manière à ce qu’il soit acceptable pour les 30 alliés.
La capitale espagnole Madrid abrite depuis hier mardi 28 juin, le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Otan. Pour la première fois, la Corée du Sud et le Japon seront présents en tant qu’observateurs, en raison d’un des grands enjeux géopolitiques : l’influence et les ambitions de la Chine.
Outre le conflit russo-occidental sur l’Ukraine, seront débattues d’autres questions non moins importantes. Ainsi, est prévue la discussion sur le texte relatif au «Concept stratégique» de l’Alliance, qui marquera la première révision de sa feuille de route. Le texte date de 2010. Il est mentionné dans l’article 33 du document que la «coopération» Otan-Russie «revêt une importance stratégique car elle contribue à la création d’un espace commun de paix, de stabilité et de sécurité. L’Otan ne représente aucune menace pour la Russie.
Au contraire, nous souhaitons un véritable partenariat stratégique entre l’Otan et la Russie, et nous agirons en conséquence (…)» L’article suivant mentionne : «Nous demeurons convaincus que la sécurité de l’OTAN et celle de la Russie sont indissociablement liées et qu’un partenariat solide et constructif, s’appuyant sur la confiance mutuelle, la transparence et la prévisibilité, servirait au mieux notre sécurité (…)» Ainsi, faudrait-il œuvrer «à renforcer les consultations politiques et la coopération pratique avec la Russie dans des domaines où nos intérêts se recoupent, notamment la défense antimissile, la lutte contre le terrorisme, la lutte antidrogue, la lutte contre la piraterie et la promotion de la sécurité internationale au sens large». Comme il est nécessaire d’«exploiter tout le potentiel du Conseil Otan-Russie au profit d’un dialogue et d’une action conjointe avec la Russie».
Avec l’intervention russe en Ukraine le 24 février, les Occidentaux voit en Moscou une menace pour leur sécurité. Dans ce contexte, auquel s’ajoute la montée en puissance de Pékin, s’impose une révision du document de manière à ce qu’il soit acceptable pour les 30 alliés. Il s’agit de définir la menace russe, le «défi» posé par la Chine, la relation entre l’Otan et l’Union européenne (UE). Aussi, est nécessaire d’évoquer le niveau souhaitable des budgets de défense.
Hier, Jake Sullivan, le principal conseiller diplomatique et militaire du président américain, a indiqué que les Etats-Unis vont faire lors du sommet «des annonces spécifiques» sur «de nouveaux engagements militaires sur terre, en mer et dans les airs à long terme» en Europe, selon des propos recueillis par l’AFP. Il a indiqué à bord d’Air Force One, peu avant que l’avion n’atterrisse à Madrid, qu’un «certain nombre de pays» de l’Alliance comptent également «promettre d’augmenter leurs contributions en matière de défense sur le flanc oriental avec un accent particulier sur la Baltique».
Et «à la fin de ce sommet, il y aura un dispositif plus robuste, plus efficace, plus crédible (…) pour tenir compte d’une menace russe plus aiguë et plus grave, pas seulement à cause de ce qu’ils ont fait en Ukraine, mais aussi à cause de la manière dont ils ont changé leur positionnement vis-à-vis du Bélarus», a indiqué le conseiller. La Russie va livrer «dans les prochains mois» au Bélarus des missiles Iskander capables de transporter des charges nucléaires, a annoncé samedi Vladimir Poutine en recevant son homologue bélarusse, Alexandre Loukachenko.
L’Otan va aussi, selon la Maison-Blanche, «adopter des objectifs spécifiques de financement» pour s’assurer que l’Alliance a «les fonds nécessaires pour mener à bien ses activités». Le sommet sera l’occasion, selon lui, de constater «une augmentation marquée des contributions» des divers pays, «au point que nous prévoyons désormais qu’(…) une forte majorité des alliés de l’Otan soit ont déjà atteint, soit sont en bonne voie pour atteindre d’ici 2024» le seuil critique de 2% de leur produit intérieur brut consacré aux dépenses militaires.
Source: El Watan.
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