Les travaux du 2e Sommet Russie-Afrique et de son Forum économique et humanitaire, clôturés vendredi soir à Saint-Pétersbourg (Russie), ont été sanctionnés par l’adoption du plan d’action 2023-2026, visant essentiellement à renforcer une coopération « mutuellement bénéfique » dans plusieurs domaines.
Le document du plan d’action issu de ce Sommet (27-28 juillet), auquel a pris part le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, en tant que représentant du président de la République tend à « mettre en œuvre une coopération mutuellement bénéfique » entre la Russie et les Etats africains, en définissant les priorités et les mesures nécessaires afin d’exploiter les potentialités du partenariat dans les domaines d’intérêt commun, compte tenu de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), qui est un cadre d’orientation pour l’unification de l’Afrique et la mobilisation de ses efforts et de ses richesses en vue de réaliser un développement global et durable.
En vertu de ce plan, la Russie et les Etats africains ont convenu de renforcer le dialogue et la coopération dans plusieurs domaines notamment la politique, la sécurité, l’économie et les affaires humanitaires, « pour la réalisation de la prospérité et la préservation des intérêts mutuels ».
Le document met l’accent sur la convergence des vues de la Russie et de l’Afrique autour de l’importance de « préserver le rôle central de l’UA dans la structure régionale, pour le renforcement de la paix, de la stabilité et de la croissance globale dans le continent africain ».
S’agissant de la coopération économique, il sera procédé à la définition des secteurs économiques en Russie et dans les Etats africains afin de mettre en œuvre les mesures d’appui des échanges commerciaux, avec la mise en place de plans d’action et de feuilles de route inclusives pour le renforcement de la coopération commerciale et l’investissement, outre l’élargissement de la coopération entre les chambres de commerce et d’industrie et les conseils d’affaires russo-africains.
Le plan prévoit aussi la nécessité pour la Russie et les Etats africains de traiter en monnaies nationales, tout en développant des relations interbancaires. Les deux parties s’emploieront également à développer les PME et à encourager leur participation aux expositions et événements commerciaux, à promouvoir le rôle des femmes dans l’économie et à soutenir les femmes entrepreneures.
Dans le cadre de ce plan, elles ne ménageront aucun effort en vue d’intensifier la coopération entre les autorités fiscales et les douanes russes et africaines.
L’accent a été mis sur la coopération pour placer la sécurité alimentaire mondiale en tête de l’agenda multilatéral, outre le traitement des causes profondes de l’insécurité alimentaire dans de nombreux pays africains en voie de développement.
Dans le domaine de l’énergie, la Russie et les pays africains œuvreront au développement, à la production et à l’utilisation de toutes les sources d’énergie, y compris les énergies renouvelables et alternatives, l’énergie nucléaire civile et l’hydroélectricité.
Coopérer pour lutter contre la culture et le trafic des drogues
Le secrétariat du Forum de partenariat russo-africain au ministère russe des Affaires étrangères, chargé de la coordination de la mise en œuvre du plan d’action, veillera au développement de la coopération dans le domaine de l’industrie et de l’extraction des ressources minérales et des métaux rares, tout en facilitant la réalisation de projets de modernisation des infrastructures industrielles des pays africains et l’élargissement de la coopération industrielle dans le domaine de la technologie de pointe.
D’autre part, le même plan prévoit le renforcement de la coopération dans le secteur des transports et la facilitation des négociations entre les représentants des compagnies aériennes russes et africaines en vue de développer les services directs aux voyageurs.
Au volet Santé, il est prévu de consolider le dialogue entre les agences spécialisées en charge de la santé publique et de la prévention des maladies infectieuses, en sus de l’échange des expertises et le développement de vaccins pour une meilleure riposte aux éventuelles épidémies.
Le document prévoit en outre le renforcement de la coopération dans les domaines de la protection de l’environnement, des TIC, de la recherche scientifique et technologique, de l’éducation, de la culture, de l’information et des sports.
Quant à la coopération politique et sécuritaire, il sera question d’établir une interaction de haut niveau, de promouvoir le dialogue constructif au sein des mécanismes russo-africains à différents niveaux concernant un large éventail de questions stratégiques, politiques et économiques d’intérêt commun.
Il sera également question d’élargir le cadre juridique de coopération entre la Russie et les organisations régionales leaders en Afrique à l’instar de l’Union du Maghreb arabe (UMA), et d’intensifier la coopération parlementaire et entre les parties politiques.
Le document met en avant l’importance de la coopération durant la période 2023-2026 autour des questions relatives à la facilitation des conditions de voyage pour les citoyens russes et africains.
Dans le même cadre, le plan souligne la nécessité d’intensifier les contacts entre les représentants de haut niveau quant aux questions sécuritaires, l’objectif étant l’échange d’informations et d’expertises sécuritaires internationales, la poursuite de la coopération en matière de lutte contre la culture, la production et le trafic de drogues, ainsi que les crimes y afférents, tout en empêchant l’exploitation d’organisations caritatives à but non-lucratif dans le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Il sera procédé à « une révision régulière » de la mise en œuvre du plan d’action dans le cadre des mécanismes de dialogue entre la Russie et l’Afrique, selon la même source qui fait état de la mise en place de feuilles de route et de projets bilatéraux et multilatéraux d’intérêt commun en vue de leur exécution.
Placé sous le thème « Pour la paix, la sécurité et le développement », le Sommet s’est déroulé en présence de représentants de 49 pays africains dont 17 chefs d’Etat.
APS.
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