Sonarem : Vision stratégique pour l’avenir minier et industriel de l’Algérie

Le groupe minier Sonarem, sous la direction de son PDG Belkacem Soltani, a marqué la commémoration de la Journée nationale des Mines, ce 6 mai, par des annonces cruciales visant à renforcer le secteur minier algérien dans le cadre de la stratégie de diversification économique.

Invité de la chaîne 3 de la Radio algérienne ce mardi 6 mai, Belkacem Soltani a affirmé que Sonarem est en pleine dynamique de transformation pour accompagner la stratégie présidentielle visant un PIB national de 400 milliards de dollars à l’horizon 2027.

L’entreprise minière ambitionne de s’imposer comme un acteur majeur à travers plusieurs projets structurants, au premier rang desquels se trouve le développement du site de Gara Djebilet.

Chaque année, l’Algérie importe près de 15 millions de tonnes de matières premières nécessaires à la production de fer et de ses dérivés, engendrant une facture de 1,4 milliard de dollars. Selon Soltani, les efforts déployés sur les gisements nationaux permettront de réduire significativement, puis d’éliminer à long terme ces importations, notamment pour le fer, les engrais, le plomb et le zinc.

Deux unités de production de plomb et zinc, implantées à Mascara et El-Khroub, produisent déjà 120 000 tonnes par an, a précisé Soltani.

Un plan de développement ambitieux d’ici 2035

Sonarem ne se contente pas de réduire les importations ; elle ambitionne de diversifier sa production pour répondre aux besoins du marché et soutenir l’exportation. « D’ici 2035, nous prévoyons la création de 1 000 unités de transformation », a précisé Soltani.

Cette stratégie vise à réduire les exportations à l’état brut, qui représentent encore 90 % des volumes actuels.

Il a expliqué que le plan de développement de Sonarem repose sur quatre piliers essentiels : le développement de l’activité minière, la valorisation des produits miniers, l’amélioration de l’organisation et de la gouvernance, ainsi que la mobilisation des ressources humaines, financières et logistiques.

Le PDG de Sonarem a également évoqué l’importance de la formation dans la stratégie de développement du groupe.

« Nous avons prévu de créer des écoles spécialisées en collaboration avec des partenaires italiens, notamment pour des métiers liés à l’extraction du marbre », a-t-il annoncé. Il a également précisé que des discussions sont en cours avec le ministère de la Formation professionnelle pour adapter les programmes aux besoins du secteur minier.

Un autre projet stratégique, qui pourrait jouer un rôle majeur dans l’avenir énergétique de l’Algérie, est la fabrication de batteries électriques à base de lithium, fer et phosphate. Soltani a révélé que Sonarem collabore activement avec le professeur Karim Zaghib, expert dans le domaine, pour étudier la faisabilité de ce projet.

« Nous avons signé un protocole d’accord avec le professeur Zaghib pour développer les unités de transformation nécessaires à la fabrication de batteries électriques », a-t-il précisé.

Dans ce cadre, Sonarem prévoit de renforcer ses partenariats avec des entreprises internationales, en particulier des acteurs allemands, japonais, canadiens et australiens, afin de perfectionner la production de modules nécessaires à la fabrication des batteries.

Concernant l’or, Soltani a reconnu les limites de l’exploitation à ciel ouvert du gisement d’Amesmessa, expliquant que de nouveaux cahiers des charges sont en cours d’élaboration pour attirer un partenaire étranger qualifié.

Soltani a également parlé des ambitions du groupe dans le domaine de l’exploitation aurifère, notamment à Amesmessa, un site d’exploitation à ciel ouvert.

« En 2024, nous avons collecté plus de 400 kilos d’or, à travers 60 000 tonnes de matière, avec la contribution de 350 micro-entreprises opérant artisanalement sur 35 wilayas, et nous avons mis en place des cahiers des charges pour attirer des partenaires étrangers dans l’exploitation de nos gisements d’or », a-t-il indiqué.

Quant à l’industrie du marbre, Sonarem se prépare à un partenariat stratégique avec l’Italie pour exploiter le potentiel de 145 millions de mètres cubes de marbre. « Nous avons 20 gisements de marbre qui nous ont été attribués, et nous comptons sur l’expertise italienne pour extraire et transformer ce marbre de manière optimale », a conclu Soltani.