Une association sahraouie appelle à « protéger » Sultana Khaya contre les agressions marocaines
BOUJDOUR (Territoires sahraouis occupés) – L’Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA) a appelé la communauté internationale à « agir promptement » pour sauver la vie de la militante des droits humains Sultana Khaya et de sa famille et à assurer leur intégrité physique et psychique.
Dans un rapport publié mardi sous le titre « Situation de Sultana Sid Brahim Khaya et de sa famille, une année de siège barbare et de brutales agressions », l’AFAPREDESA lance un appel urgent à l’opinion nationale, au mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui, à la communauté internationale, spécialement l’ONU (y compris ses instances), l’Union africaine et ses organes, l’Union européenne et ses instances pour « une intervention urgente afin de protéger Sultana Sid Brahim Khaya et les membres de sa famille contre de futures agressions, à même de sauver leur vie ».
Cet appel a été adressé aussi aux gouvernements des Etats impliqués, notamment l’Espagne (puissance administrante), les Etats-Unis, porte-plume au Conseil de sécurité sur le Sahara occidental et la France en tant qu’acteur majeur dans la région, précise le rapport.
L’association sahraouie appelle également à la « la levée immédiate (de) l’assignation à résidence, imposée de facto, depuis le 19 novembre 2020, à Sultana Khaya et aux membres de sa famille » et à l' »ouverture d’une enquête approfondie, indépendante, transparente et impartiale sur les graves violations des droits de l’homme et les crimes de guerre perpétrés, par les forces de l’occupation marocaines, contre Sultana Khaya et les membres de sa famille ».
Elle appelle aussi à « faciliter l’envoi d’une commission médicale neutre et indépendante pour examiner et prodiguer les soins physiques et psychologiques que requièrent l’état de santé la militante sahraouie et les membres de sa famille » qui sont sa sœur Louaara, et la mère Minatu Embeirik, âgée de 84 ans.
L’icône du militantisme sahraoui Sultana Khaya boucle sa première année d’assignation à résidence
« Ces trois femmes sahraouies sont assiégées, brutalisées et constamment agressées physiquement et sexuellement, depuis une année, à la ville de Boujdour occupée, par des hommes sans scrupules, envoyés sur ordre directe d’un monarque digne des royaumes des ténèbres, pour mener l’une des missions les plus sordides de l’histoire des Alaouites », dénonce l’AFAPREDESA.
Sultana Khaya est une défenseuse des droits humains et présidente de la Ligue pour la défense des droits de l’homme et la protection des ressources naturelles, à Boujdour dans les territoires sahraouis occupés, rappelle le rapport.
Tout au long de son parcours de militante, elle a fait l’objet de plusieurs détentions, d’intimidations, de harcèlements, de menaces de représailles et d’agressions physiques de la part des autorités marocaines, précise la même source.
Des méthodes criminelles et abjectes employées contre les Sahraouis
En 2007, Sultana Khaya a fait l’objet d’une attaque violente de la part d’un officier marocain au moment où elle participait, à Marrakech, à une manifestation pacifique de solidarité avec des étudiants sahraouis d’Agadir, violemment réprimés et dont plusieurs ont été détenus et torturés, quelques jours auparavant, écrit l’Association dans son rapport. Lors de cette manifestation, Sultana Khaya a perdu l’œil droit, actuellement remplacé par une prothèse en verre.
Aujourd’hui comme hier, des méthodes aussi criminelles qu’abjectes se multiplient contre le peuple sahraoui et le peuple marocain. Si les formes diffèrent, l’objectif est toujours le même: réduire au silence quiconque oserait exprimer une opinion qui déplairait au roi du Maroc, relève-t-elle encore.
L’association sahraouie relate dans le document les derniers faits les plus graves enregistrés depuis le 19 novembre 2020 en se basant sur les contacts directs avec les victimes et/ou leurs proches ainsi que les publications et communiqués des organisations et instances nationales des droits de l’homme, notamment la Commission Nationale Sahraouie des Droits de l’Homme (CONASADH) et l’Instance sahraoui contre l’occupation marocaine (ISACOM).
Elle cite, entre autres, l’agression menée, le 15 novembre courant, par une dizaine d’assaillants, membres des forces de l’occupation marocaines, qui ont fait une descente au domicile de la famille de Sid Brahim Khaya, en état de siège criminel, depuis le 19 novembre 2020, à Boujdour. Trois assaillants ont immobilisé Sultana Khaya qui criait et tentait de se dégager de leur emprise. Ensuite, ils l’ont violée à tour de rôle.
Deux autres agresseurs ont fait de même avec sa sœur Louaara. Le reste du groupe a brisé des vitres et détruit tout sur son passage, éparpillant de la nourriture et déchirant les drapeaux de la République sahraouie. Ces actes odieux ont été commis en présence de leur mère, qui tremblait de peur et d’impuissance alors qu’elle suppliait les agresseurs d’arrêter leur sale boulot, déplore l’AFAPREDESA.
« Leurs vies sont en danger. Il est urgent que la communauté internationale intervienne pour éviter l’irréparable et préserver l’intégrité physique et mentale de ces trois femmes et de leurs familles », insiste l’association des familles des prisonniers et disparus sahraouis.
MH
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