Sans complaisance. C’est le moins que l’on puisse dire à propos d’une nouvelle étude sur le système de santé en Algérie. Au delà de ses résultats, cette étude vaut plus par l’identité de son auteur que par ses conclusions. Ce travail de recherche a, en effet, été commandé par l’Institut national d’études de stratégie globale. L’INESG est une institution sous tutelle de la Présidence de la République. “Etat des lieux du système de santé algérien” est l’intitulé de cette étude réalisé par une quinzaine de professeurs en médecine.
Pour décrire l’état général de la santé en Algérie, les rédacteurs de cette étude évoque “un sentiment général d’insatisfaction ressenti tant par les soignants que par la population”. Et les conclusions sont tranchantes. “Notre système de santé est en crise ; il ne satisfait ni les prestataires de santé, dont une partie lui tourne le dos, ni la population qui développe un comportement de doute et de découragement”. L’INESG note qu’aujourd’hui, “il est unanimement admis que le système de santé, tel qu’il est conçu et structuré est devenu inadéquat pour répondre efficacement à la demande de soins”.
Les conclusions du groupe de travail sont resserrées autour de 5 principaux points. D’abord, le système de santé algérien n’est pas doté d’un système d’information sanitaire robuste et intégré. Pour l’INESG, “tant que nous ne nous dotons pas de ce tableau de bord indispensable, nous nous interdisons toute visibilité et nous condamnons à « naviguer à vue » en des replâtrages périodiques, le plus souvent inefficients”.
Pourtant, relève l’institut des efforts financiers colossaux ont été déployés, surtout par l’État, mais aussi par les particuliers. Des milliers de milliards de dinars ont été dépensés pour diversifier les structures de santé, renforcer un plateau technique toujours plus couteux et améliorer l’encadrement. Pourquoi tout l’argent dépensé n’a pas contribué à redresser la barre ? Pour l’INESG, “tout l’argent du monde ne peut compenser l’absence de maîtrise de l’évolution et du développement du système”.
La 2ème faiblesse du système de santé en Algérie a trait à l’absence de comptes nationaux de la santé. Ces comptes décrivent les modalités de financement de la Dépense nationale de santé. “L’injection annuelle de milliers de milliards sans aucune maîtrise de leur distribution, ni de leur utilisation réelle, est aberrante”, juge l’INESG. Pour ce dernier, cette situation fait du système de santé algérien “un gouffre opaque, inefficient et propice aux malversations”.
L’INESG relève comme 3ème faiblesse du système de santé l’absence d’un système de veille sanitaire basé sur un réseau de laboratoires capables d’identifier des germes émergents ou ré-émergents. L’institut fait référence au risque d’apparition de virus ou de bactéries jusque-là inconnues, provoquant des pandémies incontrôlables, à l’image du Corona. Il estime en 4ème lieu que notre pays n’a pas su anticiper les modifications de la prise en charge médicale qu’exige la modification du profil épidémiologique de la population algérienne.
La multiplication des maladies non-transmissibles comme le cancer et les pathologies cardiaques n’a, visiblement, pas bénéficié de l’attention des autorités sanitaires. “Les décisions idoines qui devaient être prises il y a au moins 10 ans, à savoir organiser la prise en charge au long cours, de milliers de patients, ne l’ont pas été”, estime l’institut. Celui-ci constate, en effet, que le mode de vie et d’alimentation des Algériens a changé. “Ils fument ou se droguent, sont quotidiennement agressés par un environnement industriel et agricole de plus en plus toxiques, ne pratiquent pas d’activité physique, ne se détendent pas…”.
Pour l’INESG, le dépistage et le diagnostic précoce sont l’unique alternative pour certains cancers, maladies cardio-vasculaires. Et s’il constate que le cancer du sein est “épidémique” dans le pays, l’institut affirme qu’aucun programme de lutte contre cette pathologie n’existe en 2024. En 5ème lieu, l’INESG pointe les restructurations successives qui ont donné l’image d’un système de santé “anarchique et opaque qui rebute la population”.
A titre de recommandations, l’INESG pointe la nécessité de mettre en place un système de santé de base. Celui-ci sera hiérarchisé autour d’hôpitaux, de polycliniques et de centre de santé. Ces entités doivent être dotées de plateaux techniques et de laboratoires pour le dépistage, le diagnostic et le traitement des maladies. Elles doivent également être dotées d’un système d’information robuste. Une telle organisation libérera le CHU pour les soins de haut niveau, l’enseignement et la recherche.
L’INESG appelle également à créer et organiser des hôpitaux d’urgences médico-chirurgicales afin de dégorger les CHU. Il recommande, par ailleurs, de créer des pôles d’excellence régionaux organisés autour d’un groupe de pathologies : cardiopoles, cancéropoles…
De telles réorganisations sont, de l’avis de l’INESG, indispensables pour rendre notre système de santé plus à même de faire face aux besoins de santé exprimés par la population. L’INESG estime cependant qu’une telle démarche “nécessitera, outre une volonté politique affirmée, un financement maîtrisé et transparent ». Tout comme elle nécessite un système d’information robuste.
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