Taourirt Moussa commémore le 27e anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès

Ce mercredi 25 juin, des dizaines de personnes ont afflué à Taourirt Moussa, en Kabylie, pour marquer le 27e anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès, figure emblématique de la chanson kabyle et militant de la cause amazighe.

Les festivités ont débuté dans l’après-midi avec des chants engagés, des discours et des instants de recueillement. L’atmosphère était empreinte d’émotion et de fidélité au combat de l’artiste. Le village natal du chanteur est devenu, comme chaque année, un lieu de mémoire.

Matoub Lounès est né le 24 janvier 1956 à Taourirt Moussa, un village montagneux du Djurdjura, dans la commune d’Aït Mahmoud (Larbaâ Nath Irathen). Fils d’Omar Matoub et de Mahari Aldjia, il grandit dans une Kabylie marquée par les tensions identitaires.

Il commence à chanter très jeune et sort son premier album “A Yizem anda tellid ?” en 1978. Ses textes dénoncent les injustices, célèbrent les martyrs de l’indépendance et réclament la reconnaissance de la langue amazighe.

En octobre 1988, il est grièvement blessé par un gendarme. Il raconte sa convalescence dans l’album “L’Ironie du sort” (1989). Son engagement s’intensifie. Il s’oppose ouvertement à l’islamisme radical et défend la démocratie.

Le 25 septembre 1994, il est enlevé par un groupe armé et retenu plusieurs jours. Une mobilisation populaire massive en Kabylie aboutit à sa libération. Cette même année, il publie son autobiographie “Rebelle” et reçoit le Prix de la Mémoire des mains de Danielle Mitterrand.

En mars 1995, il reçoit le Prix de la liberté d’expression au Canada et participe en Italie à la Marche des rameaux pour l’abolition de la peine de mort. Lounès Matoub devient un symbole de la liberté de conscience en Algérie.

Le 25 juin 1998, il est assassiné à Thala Bounane, près de Beni Aïssi, alors qu’il rentrait chez lui. Sa mort déclenche un immense mouvement de deuil et des émeutes en Kabylie. Des centaines de milliers de personnes assistent à ses funérailles.

Chaque année depuis 1999, son village accueille un hommage populaire. La mémoire de Matoub Lounès reste vivante dans le cœur des Kabyles et de tous ceux qui défendent la liberté, la culture et l’identité.