Toutes les autorités marocaines en cœur, depuis le roi jusqu’au dernier diplomate expriment avec vigueur, que les relations du royaume avec l’étranger se mesurent à l’aune de la position des pays vis-à-vis du dossier du Sahara occidental et de sa « marocanité » ! Cette position a fait plier l’Espagne après le chantage scandaleux sur Ceuta, où des milliers de jeunes ont été envoyés à l’assaut de cette terre espagnole.
Toutes les résolutions internationales appellent à l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, une force d’interposition onusienne (Minurso) se trouve sur place et un envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU a été désigné pour trouver une solution équitable et durable, dans le cadre de ces résolutions.
Tous les pays y ont souscrit, y compris la France, membre permanent du Conseil de sécurité et titulaire du droit de veto, au sein de cette organisation internationale. À l’évidence, la politique des « deux poids deux mesures » continue à sévir et les intérêts bassement matériels l’emportent encore une fois.
Malgré des relations tendues, voire exécrables depuis plus de trois ans (affaire Pegasus) entre les deux pays, le président Emmanuel Macron décide de changer complètement de position et, par une lettre sous-seing privée, envoyée au roi Mohamed VI, que ce dernier va rendre public, il reconnaît la « marocanité » du Sahara occidental en contradiction flagrante avec le droit international !
Dès lors, une visite d’État au Maroc est programmée et des contrats juteux, pour les entreprises françaises, sont signés. La France a donc accepté le chantage marocain et s’est alignée sur la même position que l’Espagne, dans ce dossier, au mépris du droit international. En souscrivant aux thèses marocaines, la France a troqué ses principes contre la signature d’une vingtaine de contrats et de lettres d’intention dans différents domaines, et notamment ferroviaires.
Plusieurs voix se sont élevées en France (X. Driencourt) pour demander au Président E. Macron de créer un « rapport de force » avec l’Algérie, afin de la faire plier et la rendre moins hostile aux intérêts de la France et à ses entreprises.
Ce voyage officiel au Maroc est donc considéré comme un pied de nez à l’Algérie et au Président Abdelmadjid Tebboune, après qu’il a déclaré qu’il ne partira pas en France, en visite d’État, comme à « Canossa ». Il est donc clair que cette visite d’État en France, plusieurs fois reportée, n’est pas pour demain et, sauf miracle inattendu, et que les relations entre les deux pays vont entrer dans une période de glaciation.
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