L’année 2021 a été marquée par l’intérêt particulier porté par l’Etat au secteur du cinéma, à travers la tenue du Forum économique culturel et la promulgation de plusieurs décrets visant une meilleure organisation de ce secteur de manière à le redynamiser, en plus de la remise en perspective du projet du film sur l’Emir Abdelkader.
Traduisant la volonté de l’Etat pour une prise en charge efficace et effective de ce secteur, le Forum économique et culturel est intervenu, réunissant, entre autre, plusieurs ministères et instances officielles nationales et internationales, porteurs de projets culturels, investisseurs et producteurs, ainsi que des experts algériens et étrangers dans les domaines économique et culturel.
Plusieurs décisions, en attente de réalisation, ont été prises durant ce forum, dont la mise en projet de création d’une ville pour l’industrie cinématographique à Timimoun, l’ouverture de deux complexes dédiés au 7e Art à Alger et à Oran, la création, d’une école de formation cinématographique à Constantine et d’une académie des Arts du cinéma à Tizi-Ouzou, ainsi qu’une plateforme numérique pour la distribution des productions cinématographiques.
Des mesures appuyées le mois de septembre dernier, par le Premier ministre et ministre des Finances, Aymène Benabderrahmane, qui a réitéré l’engagement du gouvernement à mettre en place les
mécanismes nécessaires pour le lancement d’une « véritable industrie cinématographique ».
Cette option en faveur du développement du cinéma a été confirmée le mois d’octobre, avec la parution du décret présidentiel, portant sur la création du « Centre national de l’Industrie cinématographique », chargé du développement de l’industrie cinématographique et la production audio-visuelle.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune, avait également insisté sur la nécessité de poser les fondements d’une industrie cinématographique créatrice d’emplois et de richesse, à travers des productions objectives, aux normes internationales, un élan consolidé par la parution d’un autre décret présidentiel portant la création de « L’Algérienne pour la production, la distribution et l’exploitation du film sur l’Emir Abdelkader », une institution qui sera mise sous tutelle du premier ministre.
Présentation de plusieurs films en avant premières
L’année 2021 aura également vu la présentation de plusieurs avant premières de fiction ou documentaire, courts et longs métrages, réalisés par des cinéastes algériens entre 2019 et 2021, avec la distinction de nombre d’entre eux dans des festivals internationaux.
Malgré la persistance de la pandémie, le ministère de la Culture et des Arts a programmé à partir du mois de mars, plusieurs de ces films, à l’instar du long métrage de fiction « Héliopolis » de Djafar Gacem, un film qui a de nouveau été sélectionné pour représenter l’Algérie dans la compétition des Oscars du meilleur film international non-anglophone de l’année 2022.
Parmi les films, présentés, les longs métrages de fiction, « La cinquième saison » de Ahmed Benkamla, « Saliha » de Mohamed Sahraoui, « Abou Leila » de Amine Sidi Boumediènne, « Le sang des loups » de Amar Si Fodil, « Argo » (rêve) de Omar Belkacemi, « La vie d’après » de Anis Djaad et « Leur Algérie » de Lina Soualem.
Dans la section des courts métrages, « El Waldin » (les parents) de Maouchi Khellaf, « Boumla » de Mohamed Yazid Yettou, « Tchebtchaq marikane » de Amel Blidi, « Winna » de Arezki Larbi, « Le kid d’Alger » de Hakim Traidia, « Phobies » de Islam Keroui et « Il reviendra » de Youcef Mehsas, ont également figuré parmi les films distribués.
Autres faits marquants dans le secteur cinématographique, l’organisation de plusieurs manifestations locales dans des villes comme Mascara, Oum El Bouaghi, Adrar, ou encore Batna qui a vu la consécration du Festival international du court métrage d’Imedghassen dans sa première édition, et Saida où s’est tenu le Festival national de la littérature et du cinéma féminin, en plus des Journées du film européen et norvégien.
D’autre part, plusieurs films algériens ont participé cette année à des festivals internationaux, à l’instar de « Héliopolis », « Leur Algérie », « La vie d’après », et le court métrage « Toufa », une co-production algéro-sahraouie, au delà de la présence de l’Algérie en invité d’honneur au Festival International du cinéma « Al Awdah » en Palestine, et la célébration du cinéma algérien au Festival du film francophone d’Angoulème en France.
Côté distinctions, le long métrage, « Argo » a obtenu le prix de l’Université africaine de la critique, lors des Journées cinématographiques de Carthage, à Tunis, et « La vie d’après », distingué du prix du Jury au Festival d’Amiens en France, ainsi que cinq autres films, dont « Abou Leila », primés au Festival du cinéma « El Qods » à Ghaza.
Certains acteurs algériens et franco-algériens ont brillé dans de grandes productions étrangères, dont Sofia Boutella dans « Rebel Moon » de Zak Snyder, Lina Khoudri, prévue dans le casting du film « Les trois mousquetaires » et Tahar Rahim, incarnant le personnage principal dans « The Mauritanian » de l’Ecossais Kevin McDonald, qui lui a valu d’être nominé au prix du meilleur acteur au Golden Globe américain et au Bafta britannique.
Par ailleurs, l’acteur algérien, Dali Bensalah a participé au dernier James Bond, « No Time to Die » au côté de Daniel Creg, projeté à Londres le mois de septembre dernier.
MH
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