Accueillie au Palais des Rais (Bastion 23), l’exposition, visible jusqu’au 29 mai, rassemble quelque 90 toiles de courants artistiques différents, signées par 45 artistes, entre jeunes et anciens, autodidactes et diplômés, venus de toutes les régions d’Algérie rendre hommage à Baya Mahieddine, Fatma Haddad de son vrai nom (1931-1998) et son parcours artistique « atypique » qui a permis à la femme algérienne d' »élever ses valeurs, issues de la tradition ancestrale, au rang de l’universalité », explique le poète et président de l’association, Ferhat Bouchemla.
« Baya, fondatrice de l’Ecole naïve, était une des muses du grand peintre Pablo Picasso (1881-1973) qui lui a consacré plusieurs de ses toiles et à qui il a dédié quelques uns de ses textes », a-t-il ajouté.
Représentant des portraits de femmes, des visages émus, des natures mortes, différents objets et ustensiles ou encore des figures composées aux formes et aux couleurs variées, les toiles exposées au premier étage du palais, ont été conçues selon les normes de différents courants de peinture, figuratif, semi-figuratif, expressionniste, abstrait, ou encore peinture gestuelle, exécutées dans différentes techniques, à l’huile, au pastel ou à l’acrylique notamment.
Dans un mélange de couleurs vives, les thématiques abordées, rendues à raison de deux toiles pour chaque participant, ont été conçues dans un « élan poétique bien inspiré », de l’avis de Imène Gaga, jeune plasticienne d’Alger qui expose pour la première fois, évoquant l’espoir, la douleur, la liberté, le vivre ensemble, le rapport au monde extérieur, l’ambition, le rêve, l’adversité ou encore l’amour.
L’exposition a été marquée par l’hommage rendu à Baya, à travers la remise d’un trophée honorifique à son fils Rachid Mahieddine, ainsi que d’autres trophées remis notamment, au représentant des artistes de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui n’ont pas pu faire le déplacement, ainsi qu’à un couple d’artistes palestiniens Zaki Salam (Sculpteur) et sa femme Hana Dib (artiste-peintre), présents respectivement avec, « Oum Ech’Chahida » (mère de martyre) deux sculptures sur bois, « Oum fawk Er’Roukam »(une mère sur des débris), une autre sculpture en résine, et avec les toiles, « Amel wa alem » (espoir et douleur) et « Bayti hadaf » (ma maison est une cible).
Jusqu’au 29 mai, des visites aux musées, à la Casbah d’Alger et au site archéologique de Tipaza, ainsi qu’une conférence sur la vie et le parcours de Baya sont au programme du Salon national des Arts plastics qui a également convié les artistes participants à prendre part à des ateliers de dessin, durant lesquels ils auront à exécuter de nouvelles œuvres dont ils feront don au « Trésor de l’association », selon Ferhat Bouchemla.
Fondée en novembre 2018, l’association nationale « Lucius » pour les Arts et les Lettres vise à établir des passerelles culturelles intergénérationnelles et permettre les rencontres entre les artistes dans différentes villes d’Algérie et à l’étranger, encourageant les échanges dans les domaines des Arts plastiques, la littérature, la musique, le théâtre et la poésie.
Ferhat Bouchemla tenant à expliquer le choix de l’intitulé de l’association, a précisé que, « selon l’histoire », Lucius Apuleius, devenu Apulée de Madaure, est « le premier romancier de l’histoire de l’humanité » avec son ouvrage intitulé « L’âne d’or » ou « Métamorphoses » qu’il a écrit « au II siècle ».
Le Salon national des Arts plastiques et l’exposition collective de toiles, « Parfum de plume dans le monde des couleurs et des formes », sont organisés sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, en collaboration avec l’association des Activités en plein air de Bab El Oued -Alger-.
aps