Dr Mourad GOUMIRI.
Réanimé par l’ex-Président L. Zeroual et réuni après plusieurs années d’absence par le Président A. Tebboune, le CNE doit absolument se réunir pour examiner les dernières tendances lourdes du marché mondial de l’énergie. Notre pays ne peut pas rater cette opportunité que la géopolitique et les fondamentaux lui offrent actuellement et qui risque de ne pas se représenter. En effet, la conjoncture favorable aux intérêts nationaux doit nous permettre d’optimiser nos gains au maximum, ce qui nécessite une stratégie à moyen et long terme, ce qui est exactement l’objet principal de ce Conseil.
Les pouvoirs publics, au plus haut niveau, doivent pouvoir disposer d’une stratégie qui leur permette de prendre les décisions opportunes pour les années immédiates mais surtout pour celles futures car l’erreur est fatale et non rattrapable ! En effet, que ce soit en matière pétrolière et beaucoup plus en matière gazière, un certain nombre de décisions stratégiques doivent être prises et mises en œuvre sans tarder. Que ce soit dans l’investissement (interne ou en partenariat), le développement (amont et aval), la recherche et l’exploration, le transport (pipeline, marin, terrestre), la formation (ingénieur et technicien), la consommation intérieure, les prix relatifs (domestique et à l’exportation), de la pétrochimie et la gazochimie, le type de contrat), des décisions majeures doivent être prises, pour préparer l’avenir et ne pas rater cette « fenêtre de tir ».
La conjoncture étant très favorable, les négociations avec les partenaires étrangers devraient permettre à notre pays de « tirer son épingle du jeu » et obtenir des avantages qu’il ne pouvait réaliser auparavant. Les choix stratégiques devraient également porter sur le choix des anciens et des nouveaux partenaires, en fonction de nos intérêts bien compris. C’est ce qui est attendu du CNE qui doit commander, à la Sonatrach, les études stratégiques, indispensables à la prise de décision, en propre ou avec un ou plusieurs partenaires étrangers, de notoriété mondiale, pour le dossier technique. Pour ce qui concerne les aspects géopolitiques, l’Institut national d’études stratégiques globales (INESG), devrait se charger du dossier, en propre ou en partenariat, afin de le compléter et de l’enrichir.
Les délais de livraison devraient être relativement courts et par packages, de manière à faciliter la prise de décision partielle et de « coller » au plus près de la réalité de la conjoncture internationale et de ses fluctuations erratiques. Enfin, les études prospectives devraient être introduites dans les universités (en 3ème cycle) et autres centres de recherche, afin de permettre la propagation de la « culture prospective », de manière à développer nos capacités internes d’anticipation et d’intelligence économique, qui nous font cruellement défaut. C’est à ce prix que notre pays pourra inverser le cycle infernal de subir la conjoncture au lieu de l’anticiper.
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