Dr Mourad GOUMIRI.
Scrutée par toutes les chancelleries, accréditées à Alger, la visite de S. Lavrov à Alger n’a pas fini de susciter des commentaires et analyses plus ou moins tendancieux ! Pourtant, deux mots prononcés par ce dernier méritent qu’on les interprète : « Objectif et équilibré », telle est l’appréciation de S. Lavrov, vis-à-vis de la position algérienne dans le conflit ukrainien. Le premier mot « objectif » indique clairement que notre pays rejette l’hystérie de la campagne médiatique occidentale, qui dès le début du conflit, a servi de caisse de résonance à la propagande ukrainienne développée par son président qui est dans son rôle d’ancien acteur de télévision. En effet, le conflit russo-ukrainien ne date pas du 24 février 2022 mais bien depuis les accords de Minsk d’il y a plus de sept ans, que ni le gouvernement ukrainien ni les garants de l’accord, dont la France, la RFA et le Royaume-Uni, n’ont fait pression pour le faire respecter. Pire encore, les régions du Donbass et de Lougansk, à majorité russophone, ont fait l’objet d’une épuration ethnique au vu et au su des Occidentaux, sans que cela ne les a émus outre mesure ! Deuxième élément majeur dans le dossier, c’est l’expansion de l’OTAN aux frontières russes, malgré les « garanties » données à Gorbatchev, après son acceptation de la réunification allemande. A l’avènement de V. Poutine à la tête de « l’empire russe », il était clair que ce dernier, élevé à l’école de l’ex- KGB, allait faire de ce dossier la priorité des priorités. Il a donc fait plusieurs propositions constructives pour éviter le conflit, qui ont toutes été rejetées, d’un revers d’une manche, par les Otaniens, convaincus que la Russie n’avait plus les moyens de sa politique. Le deuxième mot « équilibré » signifie que notre pays se donne le droit de ne pas s’aligner sur les thèses russes, comme l’ont fait cinq pays, en s’abstenant, avec 34 autres pays, par exemple lors de la résolution de l’ONU, condamnant la guerre en Ukraine, menée par la Russie. Cette autonomie de la décision politique de notre pays, renforce sa position traditionnelle de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des pays et de toujours rechercher le dialogue dans la résolution des conflits. Rappelons que, lors de la visite de Blinker à Alger, ce dernier avait mis notre pays en demeure de choisir « entre l’agresseur et l’agressé » en disant implicitement qu’il fallait prendre parti ! Notre pays n’a pas obtempéré, en déclarant que notre pays était toujours attaché au mouvement des non-alignés et des messages qu’il véhiculait, en termes de relations internationales, ce qui n’avait certainement pas plu au secrétaire d’état, qui a cependant souligné l’excellence des relations entre les deux pays et notamment en matière de lutte contre le terrorisme et pour la stabilisation et la paix dans la région. L’invitation à venir en visite officielle à Moscou, de V. Poutine à A. Tebboune et l’acceptation de son principe, va certainement permettre, aux deux pays, de tester l’état de coopération et de vision stratégique que chaque pays, dans tous les domaines, de la sécurité et de la défense, de l’énergie, de l’approvisionnement en céréales, de l’économie et des finances… Il est donc urgent d’attendre !
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