La dernière sortie de X. Driencourt, sur le journal de droite « Le Figaro » confirme ce que nous avons prédit de longue date, à savoir la mission nouvelle attribuée à ce jeune retraité « mission commandée ». qui multiplie les interventions, sur toutes les chaînes françaises et la presse écrite. En effet, le dernier article de cet ex-ambassadeur (par deux fois) en Algérie mais également patron des services secrets français ne peut pas être fortuite, à l’évidence mais doit être considérée comme une forme de communication déguisée, pour faire passer des messages aux opinions publiques des deux pays ainsi qu’aux politiciens. On aurait tort de penser qu’il s’agit d’une opinion personnelle ou d’une haine viscérale de notre pays ! Encore une fois, la phrase contenue dans son livre, prend tout son sens, lorsqu’il écrit que, « les relations avec l’Algérie sont, à la fois, un problème de politique extérieure et intérieure de la France ». Peut-on être plus explicite que cela ? Il a été le fondateur de la « diplomatie du visa » (Lire notre édito dans ce sens) qui a fait que La France ait décidé unilatéralement de diminuer de 50 % les visas délivrés aux algériens (même chose pour le Maroc) sous prétexte que notre pays « rechigne » à accepter le rapatriement de nos ressortissants, lorsqu’ils ont été condamnés pour divers délits. Il avait donc la main sur le robinet des visas, à la hausse ou à la baisse, pour négocier, comme le font les maquignons, un jour de marché à bestiaux et propose aux autorités françaises actuelles d’user et abuser, de cet instrument, pour infléchir la position algérienne et notamment pour la renégociation des accords historiques de 1968, avantageux, selon lui, aux ressortissants algériens par rapport aux autres pays du Maghreb.
Les statistiques françaises font pourtant état d’un nombre de visas délivrés qui est passé de 420.000 à 15.000, durant ces trois dernières années… et de proposer le concept de « l’émigration choisie », lors du dernier passage à Alger du ministre français de l’intérieur, suggérant par-là, que les postulants à l’émigration devaient être des diplômés (médecin, ingénieur, technicien supérieur, infirmière…) c’est-à-dire, uniquement nos élites.
Dans sa dernière livraison, il récidive et va encore plus loin, en évaluant la politique intérieure de l’Algérie, à partir du moment qu’il s’est permis de déclarer qu’elle était également un « problème de politique intérieure de la France » ! Il affirme que le problème de politique intérieure de la France en Algérie, c’est la démocratisation du régime algérien qu’il qualifie de « politico-militaire » qui risque de s’effondrer et d’entraîner la France avec elle ». Dès lors et implicitement, il en déduit que la France doit garder un droit de regard sur la politique intérieure de l’Algérie et doit l’obliger à entrer dans un processus de démocratisation qu’il situe dans le mouvement du Hirak. C’est d’une logique implacable, sauf à considérer que l’Algérie n’est plus, depuis 1962, trois départements français, ce qu’il feint d’oublier.
Evaluant notre communauté à quelque sept (7) millions d’algériens résidant en France, tous statuts confondus, il considère que ce moyen de pression doit être renforcé pour infléchir la position algérienne sur tous les dossiers bilatéraux et même ceux multilatéraux. En fait sur les sept millions d’algériens, résidents en France, quelques 2 millions sont porteurs de la binationalité et donc électeurs, ce qui représente le premier lobby en France ! Si on ajoute les immigrés légaux, les étudiants et stagiaires et la communauté des rapatriés (toute confondue), on peut affirmer, sans l’ombre d’un doute, que l’on ne peut pas enfermer tout ce monde dans la « diplomatie des visas » et encore moins dans celle de la normalisation. X. Driencourt n’a malheureusement pas compris que pour l’Algérie également, les relations algéro-françaises relèvent de la politique extérieure et intérieure de l’Algérie et réciproquement ! Il faut espérer que cet ancien ambassadeur ne subisse pas le même sort que son prédécesseur J. Bajolet qui vient d’être mis en examen pour extorsion de fonds.
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