Dr Mourad GOUMIRI.
Cette question mérite d’être posée, eu égard aux dernières élections présidentielles en France et à celles législatives du mois de juin prochain. En fait, cela fait longtemps (vingt ans), que cette question implicite, aurait dû être prise en compte par les pouvoirs publics algériens, à l’instar des autres lobbies (1) qui existent dans ce pays et notamment celui libanais, juif, arménien, italien, américain… avec plus ou moins de réussite et de moyens. Or, le livre de X. Driencourt, deux fois ambassadeur de France en Algérie et directeur des services secrets, vient éclairer d’une nouvelle dimension cette notion, puisqu’il écrit clairement dans son livre, que les relations algéro-françaises relèvent, à la fois, de la « politique extérieure et de la politique intérieure » de la France et de penser, qu’avec quelques cinq (5) millions de franco-algériens, il ne peut en être autrement. Du côté algérien, dès les années 60, l’association dénommée l’Amicale des Algériens en Europe (AAE), héritière de l’Amicales des étudiants musulmans d’Afrique, des années 40, est créée pour « défendre les intérêts matériels et moraux de notre émigration » en particulier en France. Entièrement financer par l’Algérie, elle comptait des cadres permanents et des bénévoles, ainsi qu’un organe de presse appelé « l’Emigration » et placée organiquement sous tutelle du parti FLN, comme « organisation de masse ». Dans les faits, cette association avait davantage pour mission de contrôler l’opposition algérienne, résidente en France, que de créer un véritable lobby algérien, capable de jouer un rôle classique d’influenceur ! La décision de sa dissolution, sans la remplacer par un véritable lobby, a laissé la communauté algérienne (binationaux et émigration légale) complètement démunie et désorganisée, face aux autres lobbies puissants, actifs dans ce pays. Cette situation va entraîner une dissémination de notre communauté qui va activer dans les associations locales, chacun en fonction de ses intérêts individuels, sans créer un pont fécond entre les deux pays voire un rejet de notre communauté du pays d’origine, renforcé par des mesures législatives et réglementaires discriminatoires. La « pêche électoraliste » des binationaux va être de rigueur, à chaque rendez-vous électoral français (présidentiel, législatif et communal), sans que les intérêts du pays d’origine de soient pris en compte. Cette situation socio démographique va s’amplifier, dans ce pays, aux regards des résultats des dernières élections présidentielles et législatives et même si aucune statistique officielle communautaire n’est disponible car interdite, à l’évidence, les binationaux ont dû voter massivement pour E. Macron, barrant la route à l’extrême droite, sans aucun dividende politique pour notre pays. Seul signe perceptible de préoccupation, le ministère des affaires étrangères s’est enrichi de la mention « et de la communauté nationale à l’étrangers », ce qui ne constitue pas en soi une politique, qui se traduit par un budget conséquent et un encadrement professionnel mais surtout une vision stratégique ! Il faut espérer que les pouvoirs publics se penchent sur ce dossier avec une lucidité anticipative.
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(1) Un lobby ou groupe d’intérêt, groupe de pression, groupe d’influence, est une association de personnes, chargée de promouvoir et de défendre des intérêts, en exerçant des pressions ou une influence sur des personnes ou des institutions publiques détentrices de pouvoir. Il consiste « à procéder à des interventions destinées à influencer de façon officielle ou officieuse, directement ou indirectement, l’élaboration, l’application ou l’interprétation de mesures législatives, normes, règlements.
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