Cette collaboration, qui a surmonté toutes les secousses diplomatiques depuis plus de 20 ans, pourrait-elle aujourd’hui s’en trouver menacée?
Jeudi, le président américain Joe Biden a annoncé des sanctions contre la Russie en riposte à son offensive militaire en Ukraine. Celles-ci « vont détériorer leur industrie aérospatiale, dont leur programme spatial, et nuire à leur capacité de construire des vaisseaux », a-t-il déclaré.
En réponse, le directeur de l’agence spatiale russe Dmitry Rogozin, habitué des déclarations tonitruantes et proche du Kremlin, a publié des tweets incendiaires, accusant les Etats-Unis de « chantage » et de vouloir « détruire la coopération » concernant l’ISS.
Or, sans la Russie, « qui sauvera l’ISS d’un désorbitage non contrôlé, et d’une chute sur les Etats-Unis ou l’Europe? », a-t-il demandé, menaçant.
Les corrections d’orbite de la Station reposent effectivement sur le système de propulsion des vaisseaux russes. Mais le segment américain comporte lui aussi des fonctions vitales indispensables.
Cette interdépendance a précisément été pensée pour empêcher « les dérapages dus à l’actualité », explique à l’AFP Julie Patarin-Jossec, auteure d’un essai sur l’ISS et ex-enseignante à l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg.
Moscou n’a en outre aucun intérêt à rompre les liens: « Si la Russie se retirait de l’ISS, ce qui est relativement impossible du fait de l’encadrement juridique du programme, cela voudrait dire qu’elle n’aurait plus de programme spatial habité », a ajouté la sociologue.
AFP.