L’accès aux documents, dont des rapports d’enquêtes judiciaires et des photos, relatifs à la Guerre d’Algérie, est soumis à des dérogations individuelles.
C’est ce qu’ont indiqué à l’Agence France presse (AFP) les conservateurs en charge des fonds algériens des Archives nationales d’outre-mer (Anom) à Aix-en-Provence, Daniel Hick et Emmanuelle Braud-Oppenheim.
En effet, selon ces responsables, “les dérogations devaient porter sur des cotes précises, ce qui ne va pas être le cas désormais où les lecteurs, historiens, journalistes ou simples citoyens pourront consulter à leur guise l’ensemble des dossiers”, soulignant que cette procédure s’avère d’ores et déjà contraignante.
Y compris pour les historiens et les chercheurs universitaires qui, expliquent-ils, devront présenter une dérogation individuelle, “mais la procédure pouvait s’avérer fastidieuse”. Pour le moment, ils indiquent que pour les archives qui viennent d’être ouvertes avec quinze ans d’avance en vertu d’un décret interministériel, “la numérisation n’est pour l’instant pas envisagée”.
Et pour cause, dans ce bâtiment de cinq étages situé à Aix-en-Provence, “environ la moitié des quelque 8 km linéaires d’archives consacrées à l’Algérie concerne ces documents nouvellement accessibles”, a détaillé la directrice des Anom, Isabelle Dion, qui affirme, par ailleurs, que “ce sont essentiellement des dossiers d’enquête, des rapports de gendarmerie, de police judiciaire avec parfois des pièces à conviction et des photos”.
Elle souligne, en ce sens, que pour le moment, “seulement 3% de l’ensemble des fonds conservés aux Anom sont numérisés, dont beaucoup de documents d’état-civil.
C’est un énorme travail en amont”. Bien plus, elle révéle que “parmi les kilomètres d’archives d’outre-mer conservées par la France à Aix-en-Provence, seule une affichette blanche permet d’identifier les étagères consacrées à la Guerre d’Algérie (1954-1962) où rapports d’enquêtes judiciaires et photos sont pour la première fois consultables librement”.
Ces contraintes ne devront pas faciliter la tâche à ceux qui voudraient chercher une archive, encore moins aux employés de cette institution créée en 1966 pour conserver les documents rapatriés par la France depuis l’Algérie.
Pour la responsable du département des fonds, Juliette Patron, il s’agit “d’une grande avancée qui rendra possible à des familles de balayer un champ beaucoup plus vaste de documents. Mais ce n’est pas si simple à mettre en œuvre”.
À ce propos, elle révéle que le service régional de police judiciaire traite tous les dossiers de délits, que ce soient les actes de l’Armée de Libération nationale (ALN) ou des délits de droit commun.
“Or, il peut y avoir au milieu de ces cartons des affaires de droit commun qui continuent d’être soumises à un délai de 75 ans avant d’être ouvertes”, explique-t-elle encore.
Ce long intervalle de temps s’explique, selon Daniel Hick, par “le caractère sensible de certains documents et de la période dans laquelle ils ont été produits (…). Ce n’est pas pour rien que la loi prévoyait un délai long. Il s’agit de protéger la vie privée de certaines personnes. Après, tous ces documents n’ont pas été faits pour être lus”.
Ce responsable avoue que “le pouvoir politique pensait que c’était plus important d’ouvrir les archives de la Guerre d’Algérie que de protéger encore le repos de certaines personnes et de garder du non-éclairci (…). C’est un choix, mais qui peut le comprendre vu la charge de la Guerre d’Algérie”.
AFP.
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