A la veille du Ramadhan, la mercuriale enregistre une flambée des prix de tous les produits, sauf ceux subventionnés et distribués par le secteur public. A quoi est dû cette augmentation et quels sont les mécanismes qui sont à l’origine de cette saignée du consommateur. Bien entendu, la frénésie consommatrice joue un rôle prépondérant mais pas que. Les hausses les plus sensibles sont celles des fruits et légumes, vendus sous le sceau des « prix libres » c’est-à-dire incontrôlables. La chaine des intermédiaires est pointée du doigt pour expliquer ces hausses et en particulier les grossistes qui sont au sommet de la pyramide et qui dictent leurs prix aux détaillants qui sont en bout de course et en face des consommateurs.
Les promesses des pouvoirs publics.
Le ministère du commerce a mené une campagne pour mettre en œuvre une stratégie de stabilité des prix qui a échoué pour une large gamme de produits, allant jusqu’à demander aux consommateurs de dénoncer les fraudes et les spéculateurs ! Des peines de prison lourdes ont été votées, par le pouvoir législatif, pour dissuader les contrevenants et des contrôles sur le terrain ont été diligentés par les services du ministère du commerce… en vain ! Visiblement, la solution répressive n’a pas donné les résultats escomptés. Nous avions, à cet endroit, plaidé pour l’utilisation de mesures et d’instruments économiques avant toutes solutions judiciaires pour juguler l’instabilité spéculative des prix relatifs. Il semblerait que cet appel n’a pas été entendu.
La faille de la distribution.
Identifié comme étant le point noir de l’architecture commerciale de notre pays, le système de distribution n’a pas fait l’objet d’un traitement idoine, capable de briser les monopoles de facto qui sévissent dans le secteur et comme vecteur de régulation et de traçabilité des flux commerciaux. L’option du « tout importation » a été retenue comme solution privilégiée facile, par rapport à celle qui consiste à construire un système de distribution mixte (public privé) où chaque acteur est identifié et ses marges fixées. Il s’est avéré que les circuits de distribution publics ne suffisent pas à couvrir et à satisfaire la demande normale et certainement pas celle du mois du Ramadhan, comme on peut le voir dans le cas des viandes rouges et blanches massivement importées. Pourquoi n’a-t-on pas utilisé les circuits de distribution privés comme pour le lait, le pain et les légumes secs ? Les boucheries privées auraient pu être sollicitées pour vendre les viandes rouges et blanches importées, à un prix fixé par l’état et à un prix libre pour la production locale ! Laissons donc passer les deux premières semaines de jeûne, pour voir comment les prix vont évoluer car pour l’instant la tendance est à la hausse spéculative.
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