Le peuple algérien célèbre, aujourd’hui, la journée du Savoir (Yaoum el Ilm), marquant le 83e anniversaire de la disparition du père du mouvement réformiste algérien, cheikh Abdelhamid Ben Badis, dont les idées nationalistes avaient inspiré des générations d’Algériens, notamment celles ayant planifié le déclenchement de la glorieuse Révolution de novembre, devenant pour l’Algérie d’aujourd’hui une référence du réformisme musulman modéré. «Notre peuple a décrété la date de la disparition de l’érudit réformateur rénovateur cheikh Abdelhamid Benbadis journée symbole de célébration du savoir et des savants consacrant cette tradition en phare éclairant un pan important de notre histoire», avait affirmé, lors d’une précédente occasion, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, soulignant que «cette période où notre érudit Cheikh et ses compagnons, hommes de savoir et de vénération de la patrie, se sont dressés contre des plans coloniaux haineux visant à occulter l’identité nationale et à détruire ses fondements : la religion, la langue et la culture». «Pour ce faire, il s’engagea, paix à son âme, dans une voie nationale authentique en faisant sienne la lutte contre l’ignorance et l’analphabétisme et la mise à nu de méthodes pernicieuses visant à propager le charlatanisme et la sorcellerie au sein de la population. Il s’attela, ainsi à libérer la pensée et à mobiliser les volontés par l’arme du savoir», avait-il indiqué. Compte tenu que le savoir et la science constituent la pierre angulaire pour la construction de l’économie et la maîtrise des nouvelles technologies, l’Algérie célèbre, cette année, Yaoum el Ilm, à travers ses réalisations en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, en tant que pépinière du savoir. Cette orientation s’est inscrite dès le début parmi les principaux engagements du Président Tebboune qui accorde un intérêt particulier à l’enseignant, au professeur et au chercheur, dans l’objectif de «réaliser une renaissance nationale globale, qui réhabilite l’école nationale, tous cycles confondus».
Le président de la République œuvre, dans ce sens, à réunir les conditions de cette renaissance dont le pilier est la première ressource du pays, à savoir l’élément humain, particulièrement sa jeunesse qu’il a appelée à considérer la journée du Savoir comme «catalyseur de la prise de conscience» et «une voie pour la réforme», à travers «l’adoption de la pensée pondérée et noble et d’un comportement modéré», à l’image du cheikh Benbadis et de l’Association des Oulémas musulmans algériens (AOMA). Cheikh Benbadis a été «parmi les premiers à croire que la libération de la patrie passe par l’émancipation des esprits de l’ignorance et de la superstition. Ainsi il s’est opposé jusqu’au dernier souffle à tous les plans du colonialisme français d’occultation de l’identité nationale», avait affirmé le président de la République. «Consacrer la modération à travers l’éradication de la corruption» Le plaidoyer réformiste de notre érudit Cheikh dont l’objectif consistait à «consacrer la modération à travers l’éradication de la corruption», était fondé sur les bases d’un «changement positif sous-tendu par une étude réaliste visant à corriger les croyances, à favoriser l’accès de l’individu algérien à l’enseignement et à préserver l’identité et l’unité nationales. Il insistait sur l’importance de l’attachement du peuple à ses fondements», avait-il rappelé. Le lancement du projet civilisationnel du cheikh Benbadis est intervenu après sa rencontre avec son compagnon cheikh Mohamed Bachir El Ibrahimi. Les deux hommes avaient décidé alors de poursuivre la lutte par le savoir sur un double front : en combattant le colonialisme français d’une part et en contrant les tentatives d’instrumentalisation de la religion d’autre part, à travers la création de l’AOMA en 1931. Cette révolution intellectuelle reposait sur un arsenal constitué d’environ 124 écoles encadrées par 274 enseignants et comptaient, jusqu’en 1954, quelque 40.000 élèves, outre la création en 1947 à Constantine de l’institut Benbadis, un établissement d’enseignement secondaire dédié à la formation des enseignants et des étudiants. Conscient du pouvoir des médias dans la démarche du changement, il créa le journal El- Mountakid en 1925, avec d’autres journaux tels que El-Chihab et El-Bassair. Cheikh Benbadis a conféré une dimension politique, sociale et culturelle à son projet de réforme, en jetant les bases de l’enseignement de la langue arabe et en encourageant l’émergence de nombreuses associations culturelles et sportives, tout en préservant le référent religieux musulman.
Biographie :
Né à Constantine le 4 décembre 1889, Abdelhamid Ibn Mohamed El Mostafa Ben Mekki Benbadis signait ses articles du nom de Sanhadji, réclamant ainsi son appartenance à cette tribu berbère.
Il apprend le saint Coran à l’âge de 13 ans. En , il se rend en Tunisie pour poursuivre ses études à la mosquée Zaytouna.
Le Cheikh se rend par la suite aux lieux saints de l’islam pour accomplir le pèlerinage. Sollicité pour donner des cours à la mosquée de Médine, Benbadis y est resté trois mois.
Après son voyage aux lieux saints de l’islam, le Cheikh part à la rencontre de grands savants et hommes de lettres de la oumma notamment au Moyen-Orient et en Egypte, avant de retourner dans sa ville natale, déterminé à créer l’Association des Oulémas musulmans algériens (AOMA).
Le 16 avril 1946, le cheikh Benbadis s’est éteint. Il a été inhumé à Constantine.
Source: El Moudjahid.
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