Commerce : quels instruments pour réguler le marché ? (Analyse)

Les mesures prises par les pouvoirs économiques pour réguler le marché intérieur et extérieur commencent à être mises en œuvre et provoquent les premières réactions des acteurs économiques.
En effet, les cafetiers ont réagi en ne servant plus le petit noir à leurs clients, car ils considèrent qu’ils ne s’en sortent plus dans la mesure où entre les prix réels affichés par les grossîtes (1.600 DA le kilo). Les prix fixés par les pouvoirs publics (1.000 DA le kilo), leur marge ne leur permet pas de continuer à vendre du café !
Au milieu de ce bras de fer entre les acteurs de la chaîne de distribution, le consommateur est mitigé, car il est satisfait de la fixation du prix d’une tasse de café à 30 DA d’un côté. Mais il est désemparé de ne plus trouver son café de l’autre après que les cafetiers ont choisi de ne plus le vendre.
C’est la décision des pouvoirs publics de confier les dossiers de spéculation, de pénurie et autres délits et crimes subséquents, au parquet, qui révèle une volonté politique de réduire le phénomène par des moyens coercitifs. Ce qui a créé des tensions perceptibles et qui peut remettre en cause la paix sociale de notre pays.
En effet, la population n’arrive pas à comprendre que des produits, notamment alimentaires pour la plupart subventionnés, « disparaissent » des étales, de manière cyclique, puis réapparaissent, après avoir inondé le marché informel ou leur fuite aux frontières terrestres !
Ces pénuries engendrent des « chaînes » anarchiques et des tensions entre consommateurs eux-mêmes et avec les commerçants, accusés de tous les mots, alors qu’ils sont le dernier maillon de la chaîne (grossiste, demi grossiste et détaillant). Le ministère du Commerce est montré du doigt et fait converger, sur lui, toutes les critiques et autres invectives, tant le problème est récurrent et semble se répéter à des dates précises de grande consommation (fêtes religieuses, saisons creuses, cycles agricoles…).
Les pouvoirs publics ont opté pour « la manière forte », c’est-à-dire la répression pénale, à travers la justice. Cette décision, au demeurant compréhensible, ne peut pas cacher le fait que le problème est d’ordre économique et concerne en premier lieu les instruments défaillants de régulation du marché (circuits de distribution, contrôle des stocks, marges commerciales, transport, marché de gros et de détail, froid…) et qu’une réponse, exclusivement pénale, ne va certainement pas l’éradiquer.
Mais l’accélérer, dans la mesure où les rentes spéculatives vont augmenter en fonction du niveau de répression. Le contrôle s’est étendu aux produits cosmétiques et autres parfums. Ce qui a entraîné la réaction des salons de coiffure et de beauté qui ont fermé durant quelques jours, ces commerces étant exclusivement approvisionnés par la filière d’importation dite du « Kaba ».
C’est donc dans une combinaison, qui se situe, entre la répression et la régulation, que la solution optimale doit être recherchée. Car ni l’un ni l’autre des instruments seuls ne peuvent combattre le phénomène qui a pris une « longueur d’avance » par rapport au marché formel.
Il crée ainsi ses propres circuits et ces complicités et drainant, dans son sillage, des milliards de DA, aux détriments du consommateur final. Il faut espérer que les responsables du commerce intérieur et extérieur, puissent imaginer une politique convergente, entre les instruments de répression et de régulation.
En ce samedi 3 mai, le marché parallèle du change à Alger, notamment au Square Port-Saïd, continue d’afficher une dynamique contrastée, d’un côté, un dollar ...
Huit pays membres de l’OPEP+ ont décidé d’augmenter collectivement leur production de pétrole de 411 000 barils par jour en juin 2025. L’annonce a été ...
L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a suspendu ce vendredi 2 mai, la chaîne Echourouk News TV pour une durée de 10 jours. ...