De nombreux éleveurs de cette wilaya, réputée à l’échelle nationale pour son élevage ovin et sa production de viandes rouges de qualité, espèrent que cet accord soit un pas en avant pour redynamiser l’activité du complexe de Hassi Bahbah, source de revenus pour de nombreuses familles de Djelfa, et de contribuer, par ricochet, au développement de l’économie locale.
Cette convention, signée en septembre dernier, respectivement entre le président de la Fédération nationale des éleveurs, Azaoui Djilali et le PDG du Groupe agro-logistiques (Agrolog), Zfizef Djahid Abdelwahab, porte sur la création de pôles d’activités au niveau des complexes régionaux d’abattage et de traitement des viandes rouges.
Ce partenariat incluant deux organismes relevant du Groupe agro-logistiques (Agrolog), soit l’Office national des aliments du bétail (ONAB) et l’Algérienne des viandes rouges (ALVIAR), permettra d’assurer un approvisionnement régulier (en fourrages et aliments de bétail) au profit des éleveurs adhérents au programme.
La convention vise, également, l’exploitation optimale des complexes régionaux modernes (abattoirs) et des infrastructures de base, de manière à développer la filière des viandes rouges. A cela s’ajoute, sa contribution attendue dans l’approvisionnement des complexes régionaux des viandes rouges en matière première, grâce au partenariat liant l’ONAB, l’ALVIAR, et les éleveurs.
Signature de 170 contrats de partenariat avec des éleveurs dans le cadre de la tripartite
Près de 170 contrats de partenariat ont été signés avec des éleveurs, au titre de la mise en œuvre effective de cet accord tripartite, ce qui a permis de recenser 34.000 têtes ovines, avec une moyenne de 200 têtes par éleveur des wilayas concernées, sachant que les cellules de suivi de la mise en œuvre de cet accord couvrent les grands abattoirs des wilayas d’Oum El Bouaghi, El Bayadh, Annaba et Djelfa, alors que l’opération est toujours en cours dans le cadre de l’activité des cellules tripartites au niveau des abattoirs de Bougtob (El Bayadh), Annaba et Ain Mlila (Oum El Bouaghi), comme expliqué par le directeur du complexe de Hassi Bahbah, Salah Hinoub.
Selon ce même responsable, l’activité du complexe de Hassi Bahbah a augmenté de 20%, avec le début de mise en œuvre de ce nouveau mécanisme qui renforcera le principe « gagnant-gagnant », estimant que l’éleveur aura ainsi la possibilité de commercialiser des bêtes engraissées avec des fourrages subventionnés, donc à moindre coût, avec pour résultat une abondance du produit et une hausse de l’offre au profit de l’Algérienne des viandes rouges et partant une stabilisation du marché et la garantie de prix abordables pour le consommateur.
Les responsables du secteur de l’agriculture à Djelfa ont souligné que cette initiative qui renforcera l’activité de l’abattoir régional de Hassi Bahbah, s’inscrit au titre de la nouvelle stratégie du ministère de tutelle, ayant vu le lancement d’un projet de partenariat tripartite pour le contrôle des approvisionnements en orge fourragère subventionnée et l’accompagnement des éleveurs pour une meilleure productivité, et partant l’approvisionnement du marché en viandes rouges.
Cette même stratégie vise une baisse du coût des fourrages destinés à l’élevage, d’une part, et le renforcement de l’activité des trois groupes d’abattoirs de Hassi Bahbah, Bougtob et Ain Mlila, d’autre part, outre la garantie de la disponibilité des viandes rouges sur le marché en quantités suffisantes et en qualité, dans la perspective de réduire le prix de ce produit carné.
Pour sa part, M. Belkacem Abdelaali, membre de la Fédération nationale des éleveurs, a indiqué que de nombreux éleveurs des wilayas steppiques ont déjà adhéré à cette démarche, notamment à Naàma, estimant que cet engagement des éleveurs aura » un impact direct » sur la stabilité du marché des viandes rouges en Algérie, tout en offrant l’opportunité aux éleveurs de vendre leur produit, avec des marges de gain considérables, grâce aux prix des fourrages subventionnés.
Le même responsable a fait savoir que ces fourrages composés moitié orge et moitié son, additifs et sel (pour la santé du bétail) sont acquis, par l’éleveur, auprès de l’ONAB, à un prix ne dépassant pas 2.600 dinars le quintal ou moment ou ses produits enregistrent une hausse considérable sur le marché.
Saluant cette initiative, Lhadj Belkacem, un éleveur de la commune de Tadmit (50 km au sud de Djelfa), qui a adhéré à cette démarche, a estimé qu’il s’agit là d’une « première » en matière de coordination entre les institutions de l’Etat, soit une société qui veut acquérir des viandes rouges et une entreprise publique qui accompagne un éleveur de bétail en lui garantissant les fourrages considérés comme un maillon important pour assurer le gain et de la pérennité de l’activité, a-t-il soutenu.
L’éleveur a ajouté que son adhésion à cet accord tripartite renforcera son rôle dans le développement local, en mettant un terme à la gestion anarchique de la ressource animale, dont la vente est limitée aux seuls marchés hebdomadaires, en plus de surmonter le problème des fourrages qui a longtemps été une source de tracasseries pour les éleveurs ».
APS.