Dr Mourad GOUMIRI.
Les chiffres sont affolants, il y a 500 millions de personnes qui sont aujourd’hui en urgence absolue en matière de sécurité alimentaire. La famine est donc une évidence si des mesures multilatérales immédiates ne sont pas prises et une coopération internationale n’est pas ouverte entre exportateurs (une dizaine de pays exportent du blé), consommateurs (50 pays importent du blé) et spéculateurs. Que les choses soient claires, il n’y a pas de pénuries de céréales, pour l’instant mais un certain nombre d’éléments anciens et nouveaux sont entrain de se conjuguer pour créer un phénomène cumulatif de rareté relative et qui risque d’entraîner cette fois une famine dans certain pays et notamment en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Le conflit ukrainien concerne directement deux pays (Russie et Ukraine) qui représentent un tiers des exportations mondiales de céréales et représente un élément catalyseur d’un processus qui existait potentiellement depuis plusieurs années. A titre d’exemple, 20 millions de tonnes de blé sont bloqués dans les ports ukrainien). Il faut ajouter à cette situation le dérèglement climatique qui, soit se traduit par des sécheresses, soit des inondations dévastatrices, ce qui entraîne une baisse sensible de la production et des rendements. Enfin, la spéculation (les prix ont augmenté de 30% en quelques semaines) qui gonfle artificiellement les prix relatifs des céréales sur la plupart des bourses mondiales des céréales (bourse de Chicago). Le conflit ukrainien a également eu pour conséquence l’augmentation des cours des hydrocarbures (et notamment ceux du gaz) ainsi que les intrants utilisés dans l’agriculture comme les engrais azotés notamment et les carburants. De même, l’augmentation des prix des céréales affecte l’alimentation du bétail qui représente la moitié de la production de céréales, ainsi que celle de la production des biocarburants qui consomme 30% de la production mondiale de céréales. L’importance de la sécurité alimentaire n’est pas seulement un problème d’alimentation mais également un problème de déstabilisation politique puisqu’elle induit des « émeutes de la faim », dans les pays les plus pauvres, qui n’ont plus les moyens financiers de s’approvisionner en céréales du fait des cours qui s’envolent sur le marché international. Notre pays devra donc veiller scrupuleusement sur l’état des stocks de sécurité (un an au minimum) à court terme, par l’achat de céréales à nos fournisseurs traditionnels (UE et la Russie) et mener une politique, de moyen et long terme, d’intensification de la production de céréales pour sortir de ce défi que représente l’arme alimentaire.
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