Cette sortie au ton provocateur et saugrenu, oeuvre d’une personnalité censée donner l’exemple en termes de recours à la jurisprudence et aux valeurs de l’Islam, n’a pas manqué de susciter une vague d’indignation et de mécontentement auprès de partis politiques, d’organisations et de personnalités nationales, mais aussi de citoyens via les réseaux sociaux, qui ont dénoncé une telle attitude à même d’attiser les feux de la Fitna et de susciter, dans la région, des tiraillements aux conséquences graves.
Une nouvelle bourde qui dénude la pensée sclérosée de l’élite des sbires du Makhzen. Le dénommé Raïssouni s’est, cependant, surpassé… il vient de dévoiler sa tendance intellectuelle extrémiste violente et sa personnalité aux orientations fanatiques, d’où la question de savoir combien de +Raïssouni+ sont aux commandes dans des instances internationales chargées de servir l’Humanité en diffusant les valeurs de l’Islam prônant la paix, la tolérance et la coexistence?.
Dans un communiqué signé par son chef, Cheikh Mohamed El-Mamoun Al-Qassimi, la Ligue Rahmania des zaouïas scientifiques a qualifié de « choquantes » les déclarations de Raïssouni, précisant que « cette bavure a entaché d’opprobre la crédibilité d’un savant et sa réputation en milieux scientifiques, lui qui assure la présidence d’une instance scientifique internationale de renom ».
Raïssouni « est allé très loin lorsqu’il a appelé les oulémas et prédicateurs marocains, au djihad et à prendre part à une marche millionnaire sur le territoire algérien (…), un appel clair à attiser les feux de la fitna et à creuser davantage le fossé qui sépare les deux pays en jonchant d’épines la voie menant à l’Edifice maghrébin pour lequel a été créée l’Union du Maghreb arabe », précise la Ligue.
Le président de L’UIOM « aurait dû centrer ses efforts sur les moyens de faire avorter le processus de normalisation qui ouvre la voie à l’entité sioniste et lui assure une présence dans la région du Maghreb, constituant ainsi une menace pour sa sécurité et un complot dangereux ourdis contre ses peuples, car provoquant des conflits et des tensions aux conséquences désastreuses, sans rappeler que la normalisation est en soi une trahison vis-à-vis d’Al-Aqsa et d’Al-Qods, une atteinte aux droits légitimes du peuple palestinien et un coup de poignard dans le dos de la Nation arabe et musulmane », a déploré la Ligue dans son communiqué.
De ce fait, la Ligue a dénoncé les propos dangereux de Ahmed Raïssouni et les considère comme étant « une incitation à la discorde et aux hostilités entre musulmans », appelant le peuple algérien à « s’unir pour relever les défis et faire face à toutes les éventualités, et mobiliser ses potentialités pour écarter tout danger qui guette les frontières de son pays, ainsi que sa sécurité et sa stabilité ».
De son côté, le Haut conseil islamique (HCI), a dénoncé les propos controversées de Raïssouni, soulignant que « cet individu n’a pas tiré d’enseignements suite au camouflet essuyé par son prédécesseur, Allal El Fassi, qui avait parlé de Tindouf en pleine Révolution algérienne ».
Pour sa part, le président de l’Association des oulémas musulmans algériens, Abderrazak Guessoum, a dénoncé les propos de Raïssouni, soulignant qu’ils « ne servent nullement l’unité des peuples et ne préservent pas le bon voisinage ».
Selon le même responsable, Raïssouni qui a brillé par son mutisme au sujet de la trahison de la cause palestinienne par son roi et des visites successives des dirigeants de l’institution militaire sioniste au Maroc, a appelé « au djihad contre l’Algérie », en violation flagrante du principe du djihad en Islam.
Plusieurs partis politiques ont dénoncé ces déclarations, à l’instar du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a considéré, par le truchement de son président, Abderrazak Makri, que la sortie médiatique de Raïssouni « est une bourde que l’histoire retiendra et que les générations successives ressasseront à jamais ».
« S’il est bien une vérité qui pourrait nous épargner toute considération juridique et historique, et face à laquelle Raïssouni aurait dû s’incliner avec révérence et respect, c’est le sang béni des Algériens qui ont payé un lourd tribut durant les résistances populaires et la Guerre de libération nationale… ce sont tous les sacrifices consentis par les Algériens sur chaque recoin de leur pays pour arracher leur indépendance et consacrer l’unité territoriale de l’Algérie ».
Les Oulémas musulmans « sont appelés à fustiger l’appel à la guerre entre deux pays musulmans frères, lancé par Raïssouni qui doit démissionner de la présidence de l’UIOM ou en être limogé ».
Abondant dans le même sens, le parti du Front de libération nationale (FLN) a qualifié les déclarations de Raïssouni de « propos irresponsables provenant d’un haineux ignare qui se méprend sur les valeurs de l’Islam et usurpe ses fonctions pour inciter à la Fitna et aux hostilités entre musulmans ».
Le FLN a, également, fustigé « cette dérive dangereuse », s’interrogeant sur le « rôle de l’Union internationale des oulémas musulmans ».
Raïssouni « se permet de porter atteinte à la souveraineté des pays et à la dignité de leurs peuples, en attentant à l’unité et à la souveraineté territoriale de l’Algérie, et en prônant la Fitna », entre les peuples et les luttes fratricides entre Musulmans précise le parti, soulignant que « cet individu n’a plus de place au sein de l’UIOM, qui doit se démarquer de cette position dangereuse ».
De son côté, le Mouvement El Bina El Watani a dénoncé les déclarations subversives de Raïssouni, qui « ont choqué les Algériens et d’autres peuples du Maghreb, tels les Mauritaniens et les Sahraouis ».
« Les tentatives d’atteinte à la souveraineté et à l’unité territoriale de l’Algérie, que se soit par le canal officiel ou celui des oulémas, est devenu monnaie courante sur fond d’un mutisme assourdissant du régime du Makhzen, ce qui confirme la nature colonialiste et expansionniste du Maroc qui ne respecte ni les chartes, ni les lois internationales, ni même le bon voisinage », a souligné le parti.
« Raïssouni n’est plus habilité à présider cette Union qui sert des agendas politiques reflétés par des positions négatives affichées à répétition, des positions que nous avons toujours condamnées et qui pourront désormais entacher la réputation de cette instance scientifique », a renchéri le même parti.
Le Front El Moustakbal a dénoncé, dans un communiqué, les déclarations du Marocain Raïssouni qui « souffre d’un vide spirituel chronique, notamment lorsqu’il s’agit de la souveraineté et de l’unité territoriale de l’Algérie et de son peuple ».
Il a qualifié cette sortie « de position haineuse qui véhicule un appel manifeste au terrorisme sous le couvert de la religion ».
Tajamou Amal El Djazaïr (TAJ) a, lui aussi, condamné « les déclarations saugrenues et irresponsables d’Ahmed Raïssouni », appelant l’UIOM à lui demander des comptes et à le condamner pour ce genre de sorties attentatoires à l’image de l’instance.
Le parti a appelé à « revoir les lois de toutes les instances musulmanes et arabes communes et faire montre de fermeté face à toute exploitation pour servir les intérêts de leurs membres quelle que soit leur responsabilité ».
APS.