L’ancien Directeur général de la sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, a rejeté lors de son audition mercredi par le tribunal de Boumerdes, au 2eme jour de son procès, avec l’un de ses fils et de plusieurs ex-responsables de la wilaya de Tipasa, dans une affaire de détournement de foncier agricole et d’abus d’influence « toutes les accusations » portées contre lui.
Lors de la poursuite de l’audition des accusés dans ce dossier, fractionné en deux affaires, la 1ere classée sous le n644, présentement en jugement, et la 2eme, classée sous le n504, l’accusé Abdelghani Hamel a affirmé n’avoir exercé « aucune pression de quelque nature que ce soit » sur des responsables de la wilaya de Tipasa, pour que son fils puisse bénéficier d’un foncier pour investissement, en considérant les accusations portées contre lui « infondées », et « sans preuves tangibles ».
« Je n’ai ni interféré, ni intervenu, ni demandé une intervention d’aucun haut responsable de l’Etat dans cette affaire qui m’est reprochée », a-t-il ajouté, pour répondre aux déclarations de certains responsables-accusés, qui lui ont reproché d’avoir usé de « pressions » à leur égard, pour faire bénéficier son fils du foncier suscité, sis dans la région de « Megtaà Kheira » de Tipasa.
S’agissant du foncier, objet d’une demande d’investissement de son fils, il a expliqué que la démarche a été faite légalement, auprès des services concernés de la wilaya, dans le cadre de l’investissement industriel, durant la période entre 2012 à 2018, et qu’il a obtenu un droit de concession qui « fut par la suite annulé par le tribunal administratif, en dépit du fait que ce foncier était considéré comme décharge anarchique et n’était pas classé comme foncier agricole », a-t-il dit.
Quant à l’accusé principal dans cette partie de l’affaire, Chafik Hamel, il a affirmé lors de son audition, avoir émis une demande « à la fin 2011, en tant que gérant d’entreprise, en vue de bénéficier d’un foncier », dans le cadre de l’investissement industriel, tout en niant avoir pris contact avec un quelconque responsable pour « une intervention ».
Ajoutant avoir obtenu la décision d’affectation d’un foncier dans la région de « Megtaà Kheira », après quatre années, mais « après le lancement des travaux et le parachèvement des études pour la réalisation d’une usine de produits pharmaceutiques, on a été surpris par les services de la gendarmerie nationale ordonnant l’arrêt des travaux, en raison d’un conflit administratif autour de ce foncier, sans que les services des domaines en fournissent la preuve, par des documents officiels », a -t-il souligné.
A son tour, l’ancien chef de la sûreté de Tipasa, l’accusé Djai Salim a nié avoir usé de son « influence ou avoir mal exploité sa fonction » sur demande de l’ex- DGSN, pour intervenir auprès du wali ou d’un quelconque responsable au profit de son fils, Chafik Hamel, tant pour l’obtention de l’acte du foncier suscité, ou après sa résiliation (acte) par le tribunal administratif.
« Le DGSN m’a contacté une seule fois pour demander une explication, mais sans user de pression d’aucune nature », a-t-il ajouté, précisant que l’explication concernait « le sort » du dossier de son fils après la résiliation de l’acte de concession par le tribunal administratif.
Selon l’arrêt de renvoi du tribunal, les accusés dans la première affaire de ce dossier sont poursuivis pour « détournent de foncier agricole », « dilapidation de fonds publics », « mauvaise utilisation de la fonction », « abus de fonction », « trafic d’influence », et « exercice d’activités illégales ».
De nombreux ex-responsables de la wilaya de Tipasa vont, également, comparaître dans cette même affaire de corruption, reportée pour deux fois et marquée par la présence d’un grand nombre de témoins.
Il s’agit notamment de l’ex- ministre des finances Hadji Baba Ammi, et de trois ex-wali de Tipasa (Mustapha Layadhi, Moussa Ghelai, et Kadi Abdelkader), mais aussi de l’ex-chef de la sûreté, l’ex- directeur de l’industrie et l’ex- directeur des domaines de cette même wilaya.
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