Édito⎜Que deviennent nos capacités d’évaluation des politiques publiques ?

Il est de tradition, dans tous les pays, qu’après avoir mis en œuvre une décision, des instruments d’évaluation sont mis en branle pour évaluer ces dernières de manière à corriger le tir, consolider les actions ou de les abroger pour inefficacité.
Malheureusement, notre pays a mis en place ces instruments, mais ne les utilise pas à l’heure actuelle pour des raisons inconnues, voire opaques. Cette situation prive les pouvoirs publics d’un outil qui lui permet de corriger les trajectoires et de ne pas avancer à l’aveugle, comme c’est le cas aujourd’hui. En même temps, cette pratique permettait de sacraliser le débat contradictoire démocratique et de l’ancrer dans nos pratiques à tous les niveaux de la société.
Enfin, cette fenêtre permettait de développer nos capacités d’anticipation pour ne pas subir les évènements, mais de les prévoir et donc de préparer les résiliences nécessaires. On peut citer, à titre d’exemple, le problème de l’eau, celui du rail, de l’indépendance alimentaire, de la dépendance aux hydrocarbures…
Le Conseil National Économique, Social et de l’Environnement (CNESE) s’était doté d’une commission d’évaluation des politiques publiques, qui lui permettait d’interroger l’efficacité des politiques mises en œuvre par le pouvoir exécutif. Les membres du gouvernement passaient un par un auprès des membres de la commission pour défendre leurs actions et expliquer leur bien-fondé. Du débat qui suivait, un certain nombre de recommandations se dégageaient d’eux-mêmes et d’autres venaient compléter les mesures à prendre.
Sous l’autorité de feu MS Mentouri, président du CNES, les débats étaient houleux et beaucoup de ministres, non préparés à cet exercice, se retrouvaient dans des postures délicates en face de cadre du CNES qui maîtrisent mieux les dossiers que son principal responsable !
Accusé faussement de devenir un « parti d’opposition non déclaré », le CNES a été mis en veilleuse jusqu’au jour d’aujourd’hui, se contentant de produire des rapports insipides à la gloire de l’exécutif, à l’instar d’un bureau d’études.
Dans un monde de plus en plus imprévisible, il est donc impératif de réanimer les instruments d’évaluation des politiques publique, comme le CNESE, la Cour des comptes, l’inspection générale des finances, les centres de recherche et de prospectives, les universités et autres institutions productrices d’éléments statistiques et de modèles, pour arriver à des résultats concrets et mettre fin à l’improvisation généralisée.
Ces évaluations, pour qu’elles soient efficaces, doivent jouir d’une indépendance totale de réflexion et d’analyse et de moyens conséquents. Ainsi, le pouvoir exécutif pourra avoir en face de lui un contre-pouvoir constructif.
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