Dans son dernier ouvrage, un recueil de nouvelle intitulé « L’absente », Meriem Guemache revient sur des thématiques communes, tirées d’un quotidien familier de notre époque et parfois du passé, avec le regard particulier de l’auteure et une pointe d’humour.
« L’absente », publié récemment aux éditions Casbah, propose en 153 pages, dix nouvelles, de petites histoires très proches du lecteur et qui regorge du vécu de son auteure.
Dans « Virus horribilis », Meriem Guemache revient sur une période « inhabituelle, bizarre et surréaliste » de l’histoire très récente de l’humanité, imposée par la pandémie de Covid-19, et sur tous les chamboulement subis par la vie et les habitudes de l’humain pendant au moins deux longues années.
Dans ce texte, l’auteure raconte comment elle a vécu le « Confinement » dû à la « Covid », et l’adoption de ce nouveau vocabulaire par l’humanité toute entière, avant de revenir sur les sourires disparus derrière des masques, sur le drame des proches atteints ou disparus, sur la menace permanente, mais aussi sur les différentes réactions de la société entre résilience, acceptation et résistance, parfois inconsciente.
Elle évoque également avec beaucoup d’humour, ses propres nouvelles habitudes et des situations parfois burlesques d’un quotidien surréaliste qui s’était imposée aux algériens et à toute la planète.
Dans un texte en hommage à sa mère intitulée « L’absente », qui donne son titre à l’ouvrage, Meriem Guemache raconte avec une grande sincérité le quotidien vécu avec sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Dans le détails elle propose au lecteur la vision de la fille qui doit assister sa maman dans ces moments très délicats.
Avec beaucoup de tendresse, l’auteure évoque les bêtises enfantines de « sa maman, sa fille », et décris la métamorphose que cette situation a imposé à son caractère devenu beaucoup plus souple, calme et patient, confiant avoir « Beaucoup grandi à l’ombre de la maladie » pour pouvoir assister celle qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, jusqu’à son dernier voyage laissant « tant de présence dans son absence ».
Le destin de Gamra et Saâd, jeune couple vivant à Reggane et attendant leur premier enfant pour le printemps 1960, est également relaté par l’auteure dans « Cicatrice nucléaire ». Un texte qui raconte les essais atomiques, « Gerboise bleue », menées par l’armée coloniale française un 13 février 1960.
Loin du récit historique, Meriem Guemache décide de donner vie à ce drame en le relatant tel qu’il aurait été vecu par les habitants d’El Hamoudia secoués par cette explosion qui a fait trembler la terre et qui a « éteint la vie qui n’avait pas encore été allumée ».
« La lavandière », « La voix », » Faux semblants », ou encore « La mer à boire », sont autant de nouvelles de ce recueil qui se présente avec pour couverture, la toile « Solitude » de l’artiste peintre Maria Eltsova.
Titulaire d’une licence en anglais, et journaliste, Meriem Guemache est l’auteur de la série « Lotfi » destinée aux enfants avant de publier en 2018 le recueil de nouvelles « La demoiselle du métro ».
Elle revient un an plus tard avec « Un jour tu comprendras » qui sera suivi de son premier roman « Zelda ».
APS.
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