La nomination d’un ministre chargé des exportations et la tenue d’un Conseil des ministres consacré aux exportations, montrent l’intérêt des autorités économiques à ce secteur et notamment le Président de la République.
Il s’agit bien évidemment des exportations hors hydrocarbures car pour celles des hydrocarbures, elles répondent à des règles et un marché qui échappent à notre pays, dans une large mesure et répondent à des critères internationaux complexes et impliquant les pays producteurs (L’OPEP et Le CMEG) et consommateurs (L’AIEA), qui fixent généralement les règles du jeu où les fondamentaux économiques (demande mondiale) et la géopolitique, règnent en maître.
Les exportations , un métier difficile et technique
Il ne faut pas avoir de bons produits dans un rapport qualité prix optimal pour prétendre à être éligible à l’exportation. Encore faut-il maîtriser les circuits mondiaux, les marchés et les techniques sophistiquées liées à ce métier, ce qui nécessite un long apprentissage et une volonté à toutes épreuves.
En effet, la segmentation des marchés à l’exportation et les intermédiaires obligés, pour placer ses produits, structurent ce secteur et fixent ses conditions et les placent sont déjà prises par des multinationales rompues à cette activité. Il est donc recommandé de « passer » par ces opérateurs internationaux pour espérer obtenir une « fenêtre » où placer ses produits, sauf pour les produits captifs (Dattes).
La connaissance du marché, de ses opérateurs, des techniques opératoires et des études marketing, est primordiale pour accéder à l’activité d’exportation. Le dynamisme des opérateurs et les soutiens publics (subventions, assurances, transport, financement…) sont obligatoires dans cet univers sans concessions, ce qui rend ce métier à risque et très professionnel et où l’improvisation est exclue.
La substitution aux exportations, la voie royale
Il est beaucoup plus facile de commencer par une politique de substitution aux importations moins exigeantes, au niveau normatif et plus facile à mettre en œuvre en attendant que les conditions liées à l’exportation soient réunies.
En outre, il faut arbitrer entre la satisfaction du marché national et les exportations, ce qui rend le choix délicat et sa mise en œuvre stratégique. Ceci d’autant que pour le cas algérien, la plus grande partie des produits exportables est à forte composante, liée aux hydrocarbures ( acier, ciment, engrais…). Il s’agit de calculer la valeur ajoutée apportée par la transformation des hydrocarbures ou celle de la vente en l’état.
Il est donc indispensable de construire une stratégie à moyen et long terme qui prenne en compte tous ces éléments avant de s’orienter vers l’une ou l’autre ou les deux à la fois.
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