Le 8 mai 1945 : Plusieurs manifestations… un génocide en Algérie !

Ce qui aurait dû être une fête collective des alliés contre l’idéologie nazie et pour la libération des peuples colonisés, s’est transformée, au fil du temps, en une rencontre où chacun célèbre ses propres victimes et ses sacrifices. Alors que cette date aurait dû unir les alliés autour et au nom de la liberté face à la barbarie nazie, elle est devenue celle de la séparation, du clivage et de la division entre les puissances naguère soudées.

Chaque groupe de pays, considère avoir été le plus celui qui a remporté la victoire finale sans faire mention des autres alliés et encore moins de la contribution majeure des troupes « coloniales », dont les tirailleurs algériens, venues défendre la « mère patrie ». Cette date restera une référence historique du découpage du monde en zones d’influences, après les réunions de Potsdam, de Téhéran et de Yalta où F. Roosevelt, J. Staline et W. Churchill ont procédé à redessiner la carte mondiale. 

En France, au Royaume-Uni et en Amérique, c’est la fête de la capitulation nazie

Pour ces trois pays, il s’agit de fêter la date de la capitulation de l’Allemagne nazie et la libération de la France à moitié occupée, après sa défaite en quelques jours en 1940. Le Royaume-Uni fête également sa victoire sur les armées allemandes, après une guerre héroïque sur son sol et dans son empire. Quant aux USA, entrés en guerre seulement en décembre 1942, ils fêtent le sacrifice des troupes qui se sont sacrifiées pour détruire le régime nazi.

La Russie fête le 80ᵉ anniversaire de la guerre patriotique

La guerre patriotique, menée par l’armée rouge de l’ex-URSS, à partir de 1941, après l’invasion allemande par l’opération Barbarossa, constitue un élément majeur de l’unité de la nation russe, composée de plusieurs ethnies et peuples.

Elle symbolise également le sacrifice de quelque 37 millions de personnes civiles et militaires, ce qui est de loin le nombre le plus important de victimes durant la Seconde Guerre mondiale, sans parler de la destruction systématique des villes et des villages ainsi que des infrastructures et des entreprises. 

En Algérie, on commémore les massacres.

En Algérie, nous commémorons les massacres du nord constantinois (Guelma, kherrata, Sétif…) perpétrés par l’armée coloniale et les colons. En effet, à l’annonce de la capitulation de l’Allemagne nazie, les populations indigènes de la région sont sorties dans la rue pour célébrer l’évènement par milliers, arborant le « drapeau nationaliste » et scandant des slogans nationalistes. Cette réaction populaire était motivée par les promesses américaines qui avaient été faites pour le cas où les indigènes rejoindraient le camp des alliés ce qu’elles ont réalisé.

À cet instant, une folie meurtrière s’est emparée des colons et des forces militaires, stationnés dans la région, qui ont ouvert le feu sur les populations civiles, tuant quelque 45.000 hommes, femmes et enfants dans des conditions les plus ignobles. Ce bain de sang non reconnu restera à jamais gravé dans la mémoire collective de notre peuple. À chacun ses commémorations finalement.