Le ministère des Finances prépare une réforme pour dynamiser l’activité de la Bourse d’Alger

Le ministère des Finances s’apprête à introduire une réforme ambitieuse pour dynamiser la Bourse d’Alger. Un projet de loi, en cours d’examen, prévoit des réformes majeures, notamment l’introduction des compagnies d’assurances comme intermédiaires en Bourse (IOB), des sukuks islamiques et de la finance verte, a déclaré ce samedi 23 novembre 2024, Youssef Bouznada, président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB).

Ce texte législatif vise à remplacer le décret législatif n° 93/10 du 23 mai 1993 relatif à la Bourse des valeurs mobilières par un cadre juridique sous forme de loi. L’objectif est de promouvoir le marché financier national et de renforcer son attractivité, a précisé Bouznada en marge de la conférence annuelle du marché financier algérien, tenue au Centre international des conférences (CIC) « Abdellatif Rahal ».

Ali Ben Dhabb, représentant du Fonds monétaire arabe (FMA), a salué les « progrès très positifs » réalisés par la Bourse d’Alger, mais a insisté sur la nécessité d’élargir le nombre d’intervenants et d’améliorer la flexibilité des transactions. Selon lui, la numérisation et la simplification des procédures sont des leviers essentiels pour soutenir la liquidité et attirer davantage d’investisseurs.

La Bourse d’Alger connaît actuellement un renouveau, comparable à celui observé lors de sa création, grâce à des décisions politiques fortes, telles que l’introduction en bourse du Crédit Populaire d’Algérie (CPA). De plus, les nouvelles régulations de la COSOB offrent des incitations encourageant les entreprises et les citoyens à explorer les opportunités boursières.

Des experts algériens, tunisiens, et d’autres pays arabes et africains ont échangé lors de cette conférence. Saleh Sayel, président de la Commission des marchés financiers de Tunisie, a détaillé les réformes ayant permis à la Bourse de Tunis d’atteindre une capitalisation de 26 milliards de dinars tunisiens. Ces échanges soulignent l’importance de partager les expériences pour construire un marché financier inclusif et compétitif.

Pour Youssef Bouznada, le développement de la culture financière est une priorité. Malgré ses avancées, la Bourse d’Alger reste un concept nouveau pour de nombreux Algériens. Promouvoir une meilleure compréhension du marché financier auprès des citoyens et des entreprises demeure un objectif crucial.