Le règne du mérinos (race ovine originaire d’Espagne élevée principalement pour sa laine).

Chaque année nous avons droit au même rituel, non pas celui du sacrifice mais celui de l’envolée des prix du mérinos, qu’une « spéculation nationale invisible » impose et qui met les pouvoirs publics dans une situation de spectateur, alors qu’ils sont acteurs. La déclaration faite par le ministre de l’agriculture, aux députés, selon laquelle « l’Alviar distribuera des moutons dès 40.000 DA » a dû faire gloser plus d’un, dans la mesure où cette entreprise publique dispose d’un réseau de vente minuscule par rapport aux besoins de l’opération. D’ailleurs d’autres tentatives de ce genre pour d’autres produits (oignon, pomme de terre, ail, lait…) ont montré leurs limites dans la mesure où, les quelques points de vente ont vite été saturés et des files d’attente se sont créées, effaçant l’efficacité de l’opération.

Combien de fois allons-nous répéter qu’il faut mettre en œuvre une véritable politique de distribution à court, moyen et long terme, avec tous les acteurs publics et privés qui opèrent dans le secteur ? Que cette dernière nécessite la construction d’un réseau de marché de gros (il y en a 64 seulement) de demi-gros et de détail, intégrant le marché informel, dans toutes les communes en fonction de la taille des populations qui y vivent. Les chaînes de distribution doivent être complètes (froid, transport, conditionnement, salubrité, contrôle sanitaire, stockage, métrologie, finances…) pour couvrir tous les segments nécessaires à leur fluidité et à leur efficacité.

De même que les problèmes économiques doivent être résolus par des instruments économiques et non pas par des des instruments coercitifs et pénaux qui ne devront être utilisés qu’en bout de chaîne. La spéculation n’est pas une fatalité mais elle s’engouffre dans les espaces et les failles béantes que l’administration du commerce n’arrive pas à contrôler voire qu’elle lui cède. Les problèmes de la distribution sont donc identifiés, il ne reste plus qu’à prendre les mesures nécessaires à leur résolution. A quand un programme à court, moyen et long terme pour leur prise en charge ?