Le diagnostic est enfin identifié, de la bouche même du nouveau ministre du commerce qui a déclaré que le « système de distribution » était défaillant » ! En effet, après l’huile, la semoule, la viande blanche et rouge, suivie des œufs, ne voilà-t-il pas que l’oignon devient une denrée rare et qu’il vole la vedette des produits qui entrent dans l’escarcelle de la spéculation. Les explications du ministre de l’agriculture, qui passe le ballon à son collègue du commerce, démontre si besoin les problèmes inextricables de l’intersectorialité et des arbitrages inopérants du Premier ministre. Car ce n’est pas un problème de production et de productivité mais bel et bien un problème de la chaîne logistique (transport, stockage, déstockage, froid…) et notamment de la distribution de l’architecture commerciale (marché de gros, de demi-gros et de détail) et des marges commerciales que chaque intervenant doit prélever, pour enfin arriver aux consommateurs finaux.
Nous venons de vivre, en direct, la réponse des pouvoirs publics à l’augmentation des prix des viandes rouges, qui au demeurant semble rationnelle, avec la décision d’importation de viande bovine, sur pied et réfrigérée, devant être cédée à 1.200 DA le Kilo. On a eu droit à une couverture médiatique de l’arrivée des viandes (Brésil, Soudan…) et même de scènes d’abattage mais dans les étales spécialisées cette action n’a pas résolu le problème de la disponibilité ni celui des prix. Qu’a -t-on oublié ? Les circuits de distribution ! Comment et où vendre cette viande aux citoyens du pays, sans disposer d’un réseau de distribution dense et stable ? Les capacités de distribution publiques étant minimes et concentrées dans certaines régions (quelque Souk el fellah et résidus de galeries), s’est d’immenses chaînes qui vont immédiatement voir le jour, rendant cette distribution pénible et hasardeuse, même avec des horaires et des cadences soutenues.
Dès lors, les mêmes scènes risquent de se répéter, en cas d’importation d’oignon ou de tous autres produits, qui vont venir à manquer, les mêmes mesures créent les mêmes phénomènes ! Certes, il ne faut pas attendre qu’un ministre fraîchement installé, trouve une solution miracle dans un dossier qui dure depuis des années mais le consommateur attendait qu’il nous dévoile son programme d’actions à court, moyen et long terme pour résoudre ce problème mais malheureusement, nous sommes restés sur notre faim, au sens propre et figuré. Il est donc impératif de mettre en œuvre un programme pluriannuel de construction de l’architecture commerciale de notre pays et des chaînes logistiques, puisque nous savons maintenant que le problème majeur, c’est la distribution ! Son financement est relativement facile puisque rentable (par la cession ou la concession des équipements et des infrastructures), en optant pour une gestion mixte (publique, privée), comme cela se fait de par le monde.
Dans la foulée et en coordination avec les ministres du commerce et de l’agriculture et de l’industrie, l’investissement dans l’agroalimentaire doit être intégré dans cette dynamique pour réguler la production saisonnière qui caractérise toutes les productions agricoles. Enfin, les marges commerciales doivent être suffisamment attractives pour attirer les commerçants à tous les niveaux de la profession. Tout un programme.
Une seule phrase dans le livre de Xavier Driencourt intitulé « L’énigme algérienne » est digne d’intérêt, c’est lorsqu’il écrit notamment que « les relations algéro-françaises relèvent à la fois ...
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, vient de mettre fin aux fonctions du ministre des Finances et au ministre délégué chargé de la production ...
L’annonce de la production de deux millions de logements en Algérie durant le nouveau mandat présidentiel de Abdelmadjid Tebboune pose le problème des capacités nationales ...