À 24 heures de l’ouverture du scrutin présidentiel aux USA (68 millions d’Américains ont voté par anticipation), il est temps de réfléchir sur les conséquences internationales et celles pour notre pays, en cas de victoire de l’un ou l’autre des deux candidats à la Maison-Blanche ?
En effet, les positions de deux candidats sont si éloignées qu’elles ne peuvent se rencontrer sur aucun sujet, qui soient d’ordre intérieur ou extérieur. Laissons de côté les différences de politique intérieur (avortement, emploi, arme, inflation, émigration, droits civiques, justice…), pour nous intéresser uniquement aux conséquences géopolitiques, dans un monde de plus en plus dangereux et où des conflits ouverts (Ukraine, Gaza…) ou latents (Chine, Taiwan, Corée du Nord…) perturbent complètement les relations internationales.
Nos relations bilatérales avec les USA, se sont améliorées, par rapport aux années 60 à 90, durant lesquelles l’interventionnisme américain faisait feu de tout bois sur tous les continents (Vietnam, Corée, Chili, Afghanistan, Irak, Syrie, Moyen-Orient…), avait conduit notre pays à condamner la politique hégémoniste de ces derniers.
Bien que nos positions politiques restent toujours controversées pour un certain nombre de dossiers international, et notamment sur le conflit palestinien, nos relations économiques et financières sont restées stables, voire se sont améliorées, comme l’a indiquée l’ambassadrice des USA à Alger à travers une phrase très parlante « business is business ».
En outre, les deux pays ont construit des relations empreintes de respect réciproque, même si nos positions se sont opposées à de nombreuses reprises, essentiellement sur le dossier de notre approvisionnement d’armement de Russie, depuis son indépendance. Les USA ont toujours considéré l’Algérie comme un « état pivot » dans la région et un facteur de paix et de stabilité dans la région maghrébine et sahélo-saharienne.
Cette position est restée durable et régit l’ensemble de nos relations bilatérales. Il est donc à prévoir que la victoire de l’un ou l’autre des candidats, ne change pas trop cette configuration et que « l’intendance suivra ».
C’est à cet endroit que les pays occidentaux attendent avec anxiété le résultat du vote, du fait que les positions de Donald Trump sur le dossier Ukrainien sont complètement opposées à celles de Kamala Harris, puisqu’il a affirmé pouvoir régler ce conflit en « 48 heures »… ce qui signifie au détriment de l’Ukraine, sachant que ce pays dépend entièrement de l’aide américaine ! On le soupçonne même d’entretenir des liens privés d’affaires avec le Président Vladimir Poutine ?
Les relations avec les alliés occidentaux des USA vont donc passer par une période de « suspicion légitime » voire de rupture si le dossier Otanien est remis sur la table à la « sauce Trumpiste » ! D’un autre côté, la position de K. Harris reste dans la continuité de celle de Joe Biden, à savoir un soutien inconditionnel à l’Ukraine comme d’ailleurs à Israël.
Considérés comme la première démocratie au monde, les fractures au sein de la population américaine ne peuvent pas interpeller le reste du monde si les choses dégénèrent à l’annonce des résultats, comme ce fut le cas lors des précédentes élections.
De donneur de leçons de démocratie, au reste du monde, ce pays risque de passer à un statut d’élève aux yeux des autres formes de démocratie dans le monde, ce qui va amoindrir son leadership mondial. A cet endroit également, la victoire de l’un ou l’autre des candidats et les réactions des électeurs des deux camps à leur annonce, vont peser de tout leur poids dans la balance de l’échelle du concept de démocratie.
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