Dans le cadre de la politique de l’autonomie des entreprises publiques, menée par les « réformateurs » du gouvernement M. Hamrouche, une institution nouvelle a été créée, il s’agit des fonds de participation. Ces entreprises publiques d’un genre nouveau devaient marquer la distance entre l’administration centrale et locale et les EPE. Une première douzaine de fonds de participation ont vu le jour par secteur et filière, en attendant la création d’autres selon les besoins.
L’objectif principal était de séparer le capital public marchand des administrations (ministères) et de donner les décisions économiques et financières aux seuls Fonds de participation qui géraient, pour le compte de l’État, tout le patrimoine public. Il s’agissait d’une véritable révolution dans les mentalités, puisqu’avant cette réforme, les ministères géraient directement les EPE de leur secteur respectif !
Cette réforme, plus que nécessaire, devait permettre de mettre fin aux déficits structurels des EPE qui grevaient le budget de l’état chaque année, sans que des améliorations concrètes ne voient le jour. Seuls les Fonds de participation, détenteurs du droit de propriété pour le compte de l’état, pouvaient statuer sur le sort des actifs des EPE, par des opérations de fusion, de regroupement, d’aliénation, d’acquisition… sur des bases purement économiques et financières.
L’arrière-pensée était de revenir sur la restructuration organique, entreprise dans les années quatre-vingt, des EPE, qui fut un véritable cataclysme économique !
Les réformes économiques furent attaquées de tous côtés, par les administrations qui se voyaient « amputées » de leur emprise sur les EPE mais également par la puissante centrale syndicale (UGTA) qui craignait d’être marginalisée au sein des EPE où elle était fortement implantée. La chute politique des réformateurs va entrainer un retour au schéma antérieur et au retour des administrations dans la gestion des EPE.
Les Fonds de participation vont être remplacés par des holdings publics sans le droit de propriété, dévolu à une nouvelle entité hybride, le Conseil des participations de l’état (CPE), présidé par le chef du gouvernement entouré de ses ministres. Force est de constater qu’aucun plan de redressement, adopté par le CPE, n’a pu sortir les EPE de la situation dans laquelle elles étaient plombées ?
L’administration fait porter entièrement cet échec aux « cadres gestionnaires », oubliant que ces derniers ont été désignés par les Holdings qui sont sous leur tutelle. Les plans de redressement des EPE fixés par le CPE ainsi que la désignation des cadres gestionnaires ne sont pas mis en cause, seule leur « inaptitude » est relevée.
La douzaine de holdings publics actuels n’ont d’autres attributions que celles de constater la situation financière catastrophique des EPE et d’allonger la chaine bureaucratique décisionnelle, sans compter leurs frais de structures qui sont imputés aux EPE de leur portefeuille. Toutes les mesures prises sont restées sans résultats probants, dans la durée, ce qui signifie clairement que leurs décisions sont, pour le moins, défaillantes, faute de prendre en charge les vrais problèmes qui déstructurent les EPE, tels que le sureffectif, les coûts, la concurrence, la technologie, le management, la chaine décisionnelle…
Bref, tous les éléments objectifs fondamentaux qui structurent la vie d’une entreprise et qui déterminent sa viabilité ou sa défaisance. La dissolution des Holdings est donc nécessaire.
Il est donc clair pour tout le monde que le traitement de ce dossier, nécessite une prise de décision courageuse mais nécessaire qui doit se situer entre l’impact social de la décision et la viabilité de l’entreprise à moyen et long terme afin de sortir de l’impasse et la fuite en avant actuelle.
Un retour aux réformes économiques de « l’autonomie de l’entreprise » qui restaure la distanciation entre l’administration et l’EPE est vital, avec la création d’une entité Mezzo (une agence nationale des participations de l’État), qui établit le lien entre les pouvoirs publics, les EPE et les deniers publics (le Trésor public). Cette réforme va libérer les EPE et leur permettre d’être orientées sur un seul objectif, à savoir la création de richesses.
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