Le Premier ministre français, Michel Barnier, vient de dévoiler son nouveau gouvernement, composé de 39 ministres dont 17 aux portefeuilles importants. La crise institutionnelle est-elle réglée pour autant ? L’alchimie de ce gouvernement peut être identifiée à travers un virage à droite assumé, puisque c’est dans sa composante que le premier ministre a abondamment puisé. La « macronie » a finalement réussi à se maintenir sur le « haut du pavé » avec cependant quelques concessions au centre et à droite. La seule prise politique, à gauche, a été celle de Didier Migaud qui devient ministre de la justice. Le prestigieux ministère des affaires étrangères revient à Jean-Noël Barrot, un fidèle du président de la république.
Tous les comptes de la nation sont au rouge (déficit, pouvoir d’achat, emploi, commerce extérieure, finances publiques, dette extérieure…) et l’UE fait pression pour le rétablissement des finances publiques (retour à 3% de déficit), dans le cadre de la future loi des finances, ce qui va contraindre le premier ministre à procéder à des coupes drastiques dans les différents budgets. C’est à cet endroit que les trois grands groupes politiques qui dominent l’assemblée nationale française, attendent le gouvernement pour une éventuelle censure, ce qui risque de faire entrer la France dans une crise institutionnelle. Cette éventualité est cependant peu probable du fait que l’extrême droite et l’extrême gauche ne devraient pas « s’allier » pour voter une motion de censure. C’est donc sur les « dossiers lourds » (retraite, budget, émigration, sécurité…), que les partis auront leur mot à dire.
Une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale ne pouvant être décidée, par le président de la république, que dans une année, il est donc clair que la France sera « ingérable » durant cette période sauf à aller vers une élection présidentielle anticipée (la présidentielle normale étant pour 2027). A l’évidence, l’actuel président n’est pas prêt à aller dans ce sens, lui qui souhaite quitter, à son terme, la présidence « par le haut ». C’est donc dans un climat d’instabilité politique et d’une situation économique et sociale désastreuse que le premier ministre et son gouvernement vont devoir agir avec des marges de manœuvres quasi nulles.
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