Dr Mourad GOUMIRI.
La dernière trouvaille du ministre du commerce et de la promotion des exportations, est d’organiser des marchés de la « Rahma » dédiés à la vente de bétail, en prévision de l’Aïd El-Adha ! Et le reste de l’année, que deviendront ces marchés et que faut-il faire pour réguler les marchés à bestiaux ? Pourquoi ces instructions, à quelques semaines de cette fête religieuse rituelle qui revient avec une précision temporelle chaque année ? Quelle coordination avec le ministère de l’intérieur qui a sous sa tutelle les collectivités locales qui sont les premières concernées. De même, pour le ministère de la santé et de l’agriculture, qui pour le premier encadre la santé animale et l’abattage (hygiène publique des abats et des peaux) et pour le second, la quantité de la production mise sur le marché voire l’importation de moutons dédiée au sacrifice ? Nous sommes donc dans le bricolage absolu, qui revient chaque année, à des dates précises avec les mêmes mesurettes éphémères doublées d’une irresponsabilité collective. Dans un autre chapitre, ce même ministre instruit ses services centraux et locaux, afin qu’ils veillent à l’organisation de la vente des fournitures scolaires (livres et outils pédagogiques), à des « prix concurrentiels ». Les mêmes questionnements nous interpellent sur cette opération qui revient sur la scène commerciale chaque année. Est-il besoin de rappeler que le marché ne se régule pas à coups d’instructions ni de mesures coercitives, en premier lieu mais par une organisation des éléments déterminants le marché que sont l’offre et la demande, ainsi que la concurrence loyale, qui détermine le niveau des prix relatif et non pas par l’administration centrale et « sous la supervision des walis » ! Jusqu’à quand allons-nous assister à la prise de décisions débridées, la veille d’un événement récurrent qui se termine par une saignée quasi inéluctable des consommateurs, otages de la désorganisation des marchés, en amont et en aval ? A l’évidence, le problème de l’intersectorialité, dénoncé à mainte reprise dans nos contributions, n’en finit pas de sévir et le « chacun pour soi », semble continué d’être la devise de l’action gouvernementale jusqu’à remonter au niveau présidentiel, alors qu’il aurait pu être circonscrit en conseil du gouvernement !
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