Dr Mourad GOUMIRI.
C’est devenu récurrent, à chaque visite d’un Président français en Algérie, les médias algériens et français se posent la même question : Nos relations sont-elles bonnes ou mauvaises ? Dès lors, les concepts creux ne manquent pas, comme la refondation, le réchauffement, l’apaisement, la réconciliation, l’alacrité… comme si entre états, il y avait autres choses que des intérêts bien compris ! Il est vrai que X. Driencourt, ancien ambassadeur en Algérie (deux fois) et patron des services secrets, dans son dernier livre, avait annoncé la couleur en écrivant que « les relations algéro-françaises relevaient à la fois de la politique extérieure et intérieure de la France », la messe était dite ! Il s’agit bien d’une relation unique au monde, dans les relations internationales, ce qui nécessite la mise en œuvre d’instruments innovants, pour rendre compte de ce particularisme, dans toute sa complexité.
L’analyse froide de nos relations nous montre qu’à aucun moment de notre histoire post indépendance, ces dernières n’ont été stables mais bien au contraire, elles ont évolué en « dents de scies », avec des hauts suivis et des bas et vice-versa et les « cadavres laissés sous le tapis », par le Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), remontent à la surface, faute de ne pas avoir été traités, en leur temps. Est-il besoin de les citer, le mémoriel, l’émigration, la langue et la culture, la sécurité et la défense, la circulation des biens et des personnes, les rapatriements, l’économie, le commerce, les finances, les binationaux, les relations internationales… bref, autant de sujets clivants qui fâchent, des deux côtés de la méditerranée.
Le contexte géopolitique actuel de cette visite, structure cette rencontre au sommet. En effet, le conflit ukrainien va peser sur les négociations de tout son poids, d’autant que notre pays a clairement choisi son camp, qui est le « non-alignement », ce qui pour les USA et ses alliés, dont la France, est inacceptable, comme l’a affirmé À. Blinker, de passage à Alger, en disant que « dans ce conflit, il y a un agresseur et un agressé », ce qui signifie, en termes clairs, qu’il n’y a pas de place au milieu. Les problèmes énergétique et alimentaire tiendront le « haut du pavé », d’autant que la France est à la traîne, dans la mesure où ses voisins italiens et espagnols, l’ont court-circuitée, dans le domaine très stratégique du gaz, faisant passer leurs intérêts avant ceux de la solidarité européenne. Dans ce contexte, il faut s’attendre à ce que notre pays fasse un geste en direction de la France pour des raisons de politique intérieure et extérieure de la France.
Enfin, il va falloir trouver les mots idoines pour effacer ceux vexants proférés contre le passé de l’Algérie, pour des raisons de politique extérieure et intérieure de notre pays. Cet équilibrisme diplomatique devra être bien étudié, de manière à ce que chacun y trouve son compte. Gageons que cette visite, forte de trois jours, puisse permettre de trouver des convergences entre nos deux pays, même si elle sera insuffisante pour régler tous les dossiers.
Il est loin le temps où les relations commerciales algéro-françaises dominaient le commerce extérieur de notre pays. En effet, les entreprises françaises ont toujours considéré que ...
Encore une fois, l’association des banques et des établissements financiers (ADEF) s’illustre par un communiqué (réel ou fictif), qui aurait rajouté de l’huile sur le ...
Après les tensions sur les viandes (rouges et blanches), les légumineuses (haricots, lentilles, pois chiches), le lait, la semoule, les fournitures scolaires…, voilà que le café ...