Dr Mourad GOUMIRI.
Après quelques jours de combats intenses, des voix timides s’élèvent en Ukraine et en Russie, pour dire qu’une porte de sortie de ce conflit pourrait être dans la solution dite de la « finlandisation ». Le terme a été utilisé en 1953 par le ministre autrichien des Affaires étrangères Karl Gruber pour mettre en garde son pays contre les dangers de l’Ostpolitik allemande et désigner les limitations imposées par un État puissant à l’autonomie d’un voisin plus faible en faisant référence aux relations politiques entre la Finlande et l’URSS. Elle désigne le fait qu’un pays devienne neutre, dans le but, non seulement de préserver la souveraineté nationale, mais également de ne pas défier une puissance voisine. La Finlande est le pays directement à l’origine du mot, à cause de sa politique extérieure vis-à-vis de l’Union soviétique pendant la guerre froide et elle refuse notamment de rejoindre l’Otan. De nos jours, elle est utilisée pour décrire des relations entre des pays comme Taïwan avec la Chine ou du Liban avec la Syrie. Elle est maintenant usitée, de façon plus générale, dans la diplomatie et les relations internationales. Ainsi, le fait que le Président russe Vladimir Poutine est prêt à envoyer une délégation dans la capitale bélarusse, Minsk, pour des pourparlers avec l’Ukraine, selon son porte-parole cité par les agences russes, est une « ouverture » non négligeable qui peut aboutir à un cessez-le-feu, dans une première étape, puis à un retour à la table de négociation, dans le cadre de la « finlandisation ». Les USA et ses Alliés sont-ils prêts à accepter cette porte de sortie qui permet de sauver la face de toutes les parties ? Ou bien la politique du pire est-elle envisagée ? Les quelques jours qui vont suivre nous le diront !
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