La déclaration officielle d’A. Blinken, relative à « l’attachement des USA à la solution à deux états », vient en réponse au nouveau cabinet israélien d’ultra droite, raciste et religieuse, que vient de constituer le Premier ministre B. Netanyahu. Mais cette déclaration vient également après le véto des USA, à une résolution de l’ONU, condamnant la répression dans les territoires occupés et l’assassinat quotidien de palestiniens. Personne ne peut se tromper sur le soutien indéfectible des USA à Israël, dans n’importe quelle situation et à n’importe quel prix. Seul B. Obama avait osé après son second mandat, mettre en « quarantaine » B. Netanyahu, alors déjà Premier ministre mais sans pouvoir infléchir ses positions extrémistes sur une solution juste et équilibrée sur le dossier. B. Obama s’en est allé et B. Netanyahu est revenu, plus fort et plus que jamais opposé à la solution à deux états !
Dès lors, quel crédit donné à cette déclaration de principe d’A. Blinken, sinon une position de principe non suivie d’effet concret pour trouver une solution à ce conflit vieux de plusieurs années et qui ne cesse de s’envenimer, par des actes d’extension des colonies, d’expulsion et de spoliation de palestiniens, de leur terres et d’assassinats quasi quotidiens aux vues et aux sus d’une l’opinion internationale dans l’expectative béate. Par contre, les USA ont promu les « accords d’Abraham », sans contreparties et fait pression sur des pays arabes pour les signer (Maroc, Soudan, Emirates, Bahreïn), de manière à consolider la position israélienne, dans la région et neutraliser la position iranienne et de ses organisations satellitaires. Une partie des autres pays arabes tiennent la « canne par le milieu » et attendent de voir venir, craignant des réactions hostiles de leurs opinions publiques qui risqueraient de les déstabiliser de l’intérieur. Enfin, le reste des pays arabes, dont notre pays, tiennent une position courageuse, malgré les pressions, qui consiste à affirmer qu’aucune solution équitable et durable ne peut être envisageable sans la reconnaissance des droits légitimes des Palestiniens à un état, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Dans ce contexte, le conflit ukrainien, change la donne et chaque pays reconsidère sa position en fonction de ses développements et de ses impacts de défense et de sécurité, de diplomatie, d’économie et de finances. Ces positions à « géométrie variable » risquent de mettre entre parenthèses la question palestinienne malgré le succès du Sommet arabe d’Alger qui l’a remise au centre des préoccupations de la communauté internationale, ce que certains pays ne pardonneront jamais à notre pays et surtout le fait de réunifier les rangs des factions palestiniennes. Il est donc important de tirer toutes les leçons de cette situation et d’en faire bon usage.
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