Dr Mourad GOUMIRI.
Les députés attendaient de pied ferme le Premier ministre, lors de son discours de politique générale, mais ce rendez-vous démocratique a tourné court faute de statistiques et autres analyses quantitatives des actions du gouvernement. Peut-on sérieusement leur en vouloir de demander que l’action du gouvernement présentée par le Premier ministre soit quantifiée au dinar près pour leur permettre d’apprécier cette dernière pour pouvoir la critiquer, qu’ils soient dans l’opposition ou dans la majorité. En effet, le propre du pouvoir législatif est d’apporter la critique au pouvoir exécutif, pour soit améliorer la situation soit la changer, or comment procéder à ce travail d’expertise, sans avoir pris connaissance des évolutions quantitatives et même qualitatives que le gouvernement doit publier et mettre à la représentation nationale ? Leur requête est-elle légitime, admise et admissible en la forme ?
Il va de soi que sans critères d’appréciation chiffrés, ce discours devient une profession de foi et non une analyse critique de la situation économique du pays. En outre, dans ses prérogatives de contrôle de l’activité gouvernementale, les députés sont dans leur droit le plus absolu de demander des statistiques précises sur les grands équilibres macroéconomiques enregistrés par notre économie (balance commerciale, balance des paiement, déficits, endettement interne et externe, les subventions, le chômage, l’emploi…) et leur évolution. Dans le cas contraire le pouvoir législatif doit faire un « chèque en blanc » au pouvoir exécutif et renoncer à ses propres prérogatives ce qui leur sera reprocher par leurs électeurs de moment voulu. Bien entendu, il ne s’agit pas de rentrer dans le détail, les commissions spécialisées étant habilitées à procéder à ce travail mais les grandes masses économiques et financières doivent absolument être expliquées et débattues, pour leur permettre de comprendre la politique menée par le gouvernement présidé par le Premier ministre et lui renouveler sa confiance.
Dans le cas contraire, il est évident que l’APN peut critiquer cette politique voire la rejeter, ce qui conduira le Président de la république soit de changer de gouvernement soit de dissoudre l’assemblée nationale, de manière à trouver une nouvelle majorité qui soutient cette politique. C’est une pratique normale et usitée, de par le monde et elle permet de faire jouer aux institutions, de notre pays, leur rôle dévolu par la constitution, en d’autres termes, la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) et leurs interactions. Sans ce minimum de pratique institutionnelle, l’exercice que vient de subir le Premier ministre n’a aucun sens et il aurait pu en faire l’économie, considérant que la chambre basse n’est qu’une courroie de transmission du sommet du pouvoir à sa base, baignant dans un unanimisme béat. Nul doute, que cette rencontre, entre le Premier ministre et le parlement, va obliger chacun d’entre eux à marquer ses propres limites et ses responsabilités, devant les citoyens qui attendent un vrai débat démocratique.
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