Lors de la réunion walis-gouvernement sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, ce dernier a annoncé la création d’une nouvelle banque dédiée au financement des collectivités locales ! Pourtant, cette institution existe déjà à travers la BDL, chargée justement du financement des entreprises locales.
Il suffisait d’étendre ses prérogatives au financement des projets de développement des collectivités locales directement. Cette décision semble émaner d’une croyance qui considère que chaque secteur doit disposer d’une institution financière propre, ce qui est une hérésie financière.
Comme pour la création de la Banque du logement, c’est la même confusion qui est entretenue entre un produit financier et une institution financière. En effet, la création d’une banque nouvelle dédiée à un secteur n’est pas un gage de réussite du financement, d’un secteur, bien au contraire.
La création d’une nouvelle institution diminue le réseau en attendant la multiplication des agences, le recrutement du personnel technique et l’organisation managériale. A-t-on fait l’évaluation de la création de la Banque de l’habitat et de son impact sur le développement du secteur ? Certainement pas ! Si ce travail avait été effectué, on aurait découvert que cette création a handicapé le secteur et diminué la présence régionale de l’institution.
C’est d’ailleurs ce qui va se passer lors de la création d’une banque publique nouvelle dédiée au financement des collectivités locales, du fait même de sa création qui va demander plusieurs années avant qu’elle ne devienne opérationnelle.
Comme nous l’avons prôné à plusieurs reprises, l’heure est à la fusion des banques publiques en deux banques holdings, pour couvrir tout le territoire national, avec la création de nouveaux produits financiers adaptés aux besoins spécifiques des secteurs (habitat, collectivités locales, agriculture, travaux publics…).
Cette organisation permettra de concentrer les ressources humaines, techniques, d’étendre le réseau à moindres frais et de répondre aux besoins de la clientèle dans toute sa diversité. L’émiettement par la multiplication des institutions, va engendrer un appauvrissement du réseau et des ressources humaines techniques et une opacité dans le management.
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