Une cérémonie commémorant le 65ème anniversaire de la mort en martyr de Si Lakhdar surnommé le « Lion de Zbarbar », tombé auchamp d’honneur le 5 mars 1958 à l’âge de 22 ans lors d’un accrochage avec l’armée coloniale française, a eu lieu dimanche à « Djebel Boulegroune » dans la commune de Djouab, à l’Est de Médéa.
Dans une allocution prononcée, en présence d’anciens compagnons d’arme du chahid, de moudjahidine de la Wilaya IV historique et des membres de sa famille, le secrétaire de wilaya de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Fouad Chaouati, a mis en exergue les grandes qualités humaines et militaires du chahid et son dévouement pour la cause nationale depuis son jeune âge.
« Le commandant Si Lakhdar était un chef militaire intrépide qui faisait trembler l’ennemi. Malgré son rang élevé dans la hiérarchie militaire, il était toujours en première ligne et conduisait lui-même les assauts et les attaques contre les troupes coloniales déployées dans les maquis du mont Zbarbar, Tablat et Djouab », a souligné M. Chaouati.
De son vrai nom Saïd Mokrani, le commandant Si Lakhdar, est né le 6 novembre 1936 au sein d’une famille pauvre, originaire du petit village de Guergour, situé à l’ouest de l’ex-Palestro, baptisée après l’indépendance Lakhdaria, en hommage à ce martyr.
Il entama un bref cursus scolaire dans sa ville natale, avant de se voir confier, au déclenchement de la Guerre de libération nationale, la mise en place des premières cellules combattantes dans la région de Lakhdaria et Ain-Bessam, dans la wilaya de Bouira.
Activement recherché par les autorités coloniales françaises, « Si Lakhdar a été contraint de quitter son village natal pour se réfugier dans un lieu tenu secret de tous », a confié à l’APS sa sœur ainée, Azziza Mokrani.
« Après une année passée au maquis, Said reprend contact avec la famille et continua de le faire pendant quelque temps, avant qu’il ne soit, à nouveau, obligé d’interrompre ses déplacements au village de Guergour », s’est remémorée sa sœur Azziza.
Le village, a-t-elle témoigné, est bombardé par l’aviation coloniale, d’une part en représailles aux attaques perpétrées contre les troupes de l’armée française et, d’autre part, pour mettre la pression sur le chahid afin de l’amener à se livrer aux autorités coloniales, mais sans succès ».
La réaction de Si-Lakhdar fut rapide et sans concession. « Il promit de brûler toute la ville de Palestro (Lakhdaria, ndlr) si les exactions contre les populations civiles venaient à se poursuivre. Une mise en garde que les autorités coloniales avaient prise au sérieux et renoncèrent à attaquer de nouveau le village du chahid », a-t-elle indiqué.
Le « Lion de Zbarbar » multiplia, entre 1956 et 1958, les opérations militaires, aussi bien à Tablat, Sour-El-Ghozlane, Palestro, Bordj-El-Bahri, Beni Slimane et Djebel Bouzegza, infligeant, à chaque fois, d’énormes pertes dans les rangs de l’armée d’occupation, selon les archives du musée régional du Moudjahid de Médéa.
Il formera avec le martyr Ali Khodja un duo de choc qui va donner des sueurs froides aux troupes d’occupation. Ils réussirent à mettre en place des unités commandos qui vont embraser les maquis de Zbarbar, Tablat, Khemis El-Khechna, Bouira, Bouzegza, mais également toute la région Est d’Alger, est-il noté dans les documents du musée régional du Moudjahid.
Le commandant Si Lakhdar s’employa avec ardeur, en sa qualité de chef militaire, à doter les maquis de la Révolution d’unités combattantes légères, aguerries et bien armées.
Le colonel Si M’hamed Bouguerra, son chef hiérarchique au niveau de la Wilaya IV historique, lui confia la mission d’organiser des structures militaires locales et de planifier des opérations militaires, dont beaucoup furent couronnées de succès et lui valurent le titre de « Lion de Zbarbar ».
Mortellement touché lors d’un accrochage survenu la nuit du 4 au 5 mars 1958, à Djebel Boulegroune, le commandant Si Lakhdar succomba à ses blessures, en dépit des tentatives d’exfiltration entreprises par les éléments de la « Katiba Zoubiria », dirigée à l’époque par le commandant Ali Khodja, selon les archives du musée.
Si Lakhdar sera enterré, dans la discrétion la plus totale, au douar Zenine, situé en contrebas de Djebel Boulegroune, où une stèle a été érigée, à l’indépendance, en hommage à ce grand chef militaire, selon les documents du misée régional du Moudjahid de Médéa.
APS.
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