Il voyage clandestinement dans un train d’atterrissage, la DGSI se saisit de l’enquête sur ordre de Tebboune

Un communiqué de la présidence révèle que sur ordre du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le Directeur Général de la Sûreté Intérieure a ouvert une enquête préliminaire approfondie sur l’incident de l’exfiltration du jeune Rahmani Mehdi, candidat à l’émigration clandestine via un avion d’Air Algérie. Les faits se sont produis à l’aéroport international d’Oran dans la matinée du 28 décembre 2023 sur un vol à destination de l’aéroport d’Orly, où il a été interpellé.

Les investigations diligentées par la Direction générale de la sécurité intérieure ont révélé la responsabilité avérée de sept (7) agents de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, de la police des frontières, outre « la responsabilité directe de sept fonctionnaires de la Police aux frontières (PAF) relevant de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), du commissaire, chef de la deuxième brigade de la PAF à l’aéroport d’Oran et du commissaire principal chargé de la sécurité de l’aéroport », précise le communiqué.

L’enquête a également révélé « la responsabilité directe d’un technicien en mécanique à Air Algérie, et la responsabilité, au niveau administratif, du Directeur technique d’Air Algérie, du Directeur de l’aéroport d’Oran et du Directeur régional de l’Entreprise de gestion des aéroports à Oran (EGSO) », lit-on encore dans le communiqué.

Selon toujours le même communiqué, des « mesures administratives spécifiques seront prises à l’encontre des responsables régionaux et centraux à la DGSN ».

Le jeune Rahmani Mehdi a été retrouvé à Orly caché dans le train d’atterrissage de l’avion en provenance d’Oran et en hypothermie sévère. Il a été transporté dans un état grave et en urgence absolue à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil. En France, la Gendarmerie des transports aériens (GTA) s’est saisie de l’enquête.

Il faut savoir que les trains d’atterrissage des avions, sont des caches très prisées par les migrants clandestins, mais très risquées. Espaces non chauffés ni pressurisés, la température de l’air y atteint rapidement les -50° C, tandis que la raréfication de l’oxygène, à l’altitude de croisière d’un avion de ligne (entre 5 et 12 km) peut s’avérer mortel.

Une affaire similaire a eu lieu en mars 2022 à partir de Constantine où le jeune Ayman, 16 ans, a choisi les soutes plutôt que le train d’atterrissage, d’un avion d’Air Algérie faisant la liaison entre Constantine (est) et Paris-Charles-de-Gaulle (Roissy) et arrivé sain et sauf en France. A la suite de cette affaire, quatre agents de la PAF avaient été suspendus, mais l’enquête n’avait révélé aucune complicité, mais de nombreuses négligences.

L’affaire de Rahmani Mehdi rappelle aussi celle des deux jeunes frères retrouvés morts dans le train d’atterrissage d’un avion d’Air Algérie au mois de juin 2022.

Les statistiques mondiales de l’autorité américaine de l’aviation civile (FAA) datéés de janvier 2022, révèlent qu’entre 1947 et 2021, 132 personnes ont tenté de voyager clandestinement en se cachant dans des trains d’atterrissage d’avions. Trente d’entre-elles seulement ont survécu , soit un taux de survie de 23 % …