L’agence France presse vient de consacrer un long reportage aux harraga algériens, qui, depuis le début de l’année, font parler d’eux. Le sujet est certes d’une actualité brûlante, mais la façon dont l’AFP s’y prend pour le traiter est loin d’être au-dessus de tout soupçon. Il n’y a aucun doute, l’auteur du papier n’a jamais pris la mer pour pouvoir témoigner en connaissance de cause de ces traversées effectuées par le harraga, qui quittent presque quotidiennement l’Algérie, en jouant leur vie à pile ou face. Pourtant, sa présence physique dans une de ces expériences aux risques majeurs, est considérée comme un critère indispensable et absolu afin que son article puisse mériter la qualité de reportage. C’est ce qu’on apprend dans les écoles de journalisme ! Ils ou elles ont beau insérer des commentaires de harraga, arrivés en Espagne, mais cela ne l’autorise guère à « commettre » ce genre d’article, qui sent la propagande, d’autant plus que le travail est destiné à être publiée par une agence étatique, dont la mission est d’offrir aux utilisateurs, une information « objective » et « complète ». Peu importe le lieu d’où, il ou elles, ont ramassé les éléments, dont ils ont besoin ; le « reportage » ressemble beaucoup plus à un réquisitoire contre l’Algérie, qu’un témoignage journalistique vivant. L’AFP est certes autonome dans sa conception du journalisme, mais elle dépend toujours de l’Etat Français, en ce qui concerne sa politique générale. Ecrire que « ces Algériens de plus en plus nombreux à rejoindre l’Espagne au péril de leur vie pour fuir le désespoir », pourrait coller à un autre média à la recherche d’une information sensationnelle, mais pas à agence de presse, dont la ligne éditoriale est assujettie à des objectifs stratégiques. « Je préfère mourir en mer que de rester en Algérie ». « Y a rien au bled, pas de travail, s’agace ce boxeur amateur, fan du groupe de rap français PNL, réajustant sa queue de cheval entre deux cigarettes », écrit l’auteur de l’article pour y insérer l’ambiance recherchée, en rapportant le témoignage de Khaled, un jeune miraculé de 21 ans, originaire de Annaba, qui a réussi à rejoindre Almeria à partir d’Oran. « Assis devant la gare, il pique du nez après trois nuits blanches depuis son départ d’Annaba, sa ville d’origine (nord-est), jusqu’à Oran, à 900 km à l’ouest, où il a déboursé 4.500 euros pour traverser, une somme représentant de nombreux mois de salaire », lit-on encore au sujet de Khaled, qui « attend un bus pour Barcelone, d’où il tentera d’aller en France, comme l’immense majorité des harraga ». « Je parle pas espagnol (…) J’ai de la famille et des amis en France, donc je peux pas rester ici tout seul, rapporte l’auteur du papier, dont la plupart des informations sont tirées d’autres sources comme l’Organisation internationale pour les migrations, des documents internes des autorités espagnoles consultés par l’AFP ou la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme. Les chiffres donnés en appoint à l’article sont tous anciens et ont été déjà publiés par de nombreux médias. « 9.664 Algériens sont entrés clandestinement en Espagne depuis le début de l’année, soit 20% de plus qu’il y a un an, selon l’agence européenne Frontex ». « Au moins 309 migrants, dont 13 enfants, ont perdu la vie en Méditerranée occidentale depuis le début de l’année », d’après la même source. Pour donner un semblant de neutralité à l’article, l’AFP souligne que « 4.704 harraga sur le départ ont été interceptés en 2021 par les autorités algériennes, et met en exergue le nouveau phénomène de harraga familiale. Cour d’Alger: le procès en appel de l’ancien directeur de la modernisation de la justice reporté au 2 novembre.
MH
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