Que ce soit au niveau national ou international, la science météorologique s’impose plus que jamais dans les équations économiques du monde. C’est ainsi que le redoux enregistré dans tous les pays européens, jusqu’à présent, a eu un impact direct sur la consommation des ménages européens en matière de chauffage domestique. De même qu’il a augmenté le nombre de nuitées dans le secteur du tourisme, prolongeant la durée saisonnière et donc favorisant cette activité hors saison. Pour certains pays, qui ont investi lourdement dans le secteur, cette variable est non négligeable et représente un gain inespéré, dans une conjoncture globale de dépression économique tant sur le chiffre d’affaires que sur l’emploi et donc sur la fiscalité. A l’inverse, la sécheresse qui touche quasi tous les pays, comme d’ailleurs les inondations et les vagues de froid glaciales, ont une conséquence directe et indirecte sur la production agricole et donc des prix mondiaux de ces produits indispensables.
Notre pays n’est pas épargné par ces phénomènes météorologiques, bien au contraire, puisqu’il fait partie des pays sous stress hydrique permanent depuis de longues années et particulièrement ces cinq dernières années. Les choix stratégiques retenus, pour atténuer les impacts de ce « phénomène naturel », sont pluriels et s’étendent de la construction de barrages et de forages (y compris le désenvasement et les transferts) et de retenues collinaires des eaux pluviales (petite et moyenne hydraulique), là où c’est possible, doublée de la construction de stations d’épuration des eaux usées et de leur réutilisation appropriée et enfin de la construction des stations de dessalements des eaux de mer, notamment pour l’alimentation des zones urbaines et industrielles. Enfin, un programme spécifique de maintenance, de rénovation et d’extension du réseau de canalisation de distribution des eaux couvre l’ensemble du territoire national.
Mais cette politique est contrariée par deux éléments majeurs que sont le comportement des consommateurs et la tarification. En effet, le consommateur algérien (public et privé) ne considère pas cette ressource vitale comme rare et des gaspillages énormes sont enregistrés, par négligence, par agressions sur les réseaux et par désinvolture tout simplement. Cette situation est aggravée par une tarification complètement inadéquate qui encourage le phénomène (prix très bas, non différencié, vente informelle…). Le résultat de cette situation fait qu’il annihile les efforts consentis pour pallier ce problème récurrent et qui ne peut que s’aggraver dans le temps. Aussi, une refonte complète de la politique de distribution des eaux, pour les besoins de l’agriculture, de l’industrie et la consommation domestique, doit être entreprise, en prenant en compte tous ces éléments à la fois, de manière à procéder aux arbitrages et à établir des hiérarchies. Il est clair selon tous les experts en stratégie prospective que les prochains conflits mondiaux, seront issus des problèmes liés à l’eau.
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