Surnommé «Le Loup de l’Akfadou» par l’armée coloniale française, le colonel Amirouche revient à nos mémoires aujourd’hui. Un rendez-vous pour nous rappeler à quel prix l’Algérie a été libérée d’une longue nuit coloniale de plus de 130 années. Le sacrifice de ce stratège militaire d’exception, bête noire de la quatrième puissance mondiale, reste à ce titre une référence, une boussole pour ne pas dévier du sillon tracé par ceux qui ont fait don de leur vie pour l’indépendance du pays et que soit édifiée l’Algérie de demain. Un rêve qui reste à concrétiser. Pour le colonel Amirouche il s’est arrêté net un certain 28 mars 1959. Il livrera sa dernière bataille avec son compagnon d’armes, le colonel Si El Haouès au djebel Thameur près de Aïn Farès au Sud de Boussaâda à 241 km d’Alger. Une embuscade où il succombera non sans avoir livré un combat héroïque. Il devait rallier Tunis pour rencontrer le GPRA, le 6 mars 1959, accompagné de Si El Haouès et de 40 maquisards Le colonel Ducasse du 6e RPIMa régiment de parachutistes d’infanterie de marine informé de l’itinéraire et des horaires, décide de leur tendre une embuscade entre le djebel Thameur et le djebel Djininibia, à 75 kilomètres au sud de Boussaâda. Les quarante hommes de l’escorte résistent avec courage aux attaques de nombreux soldats français qui les encerclent. Amirouche et ses hommes se cachent dans des grottes des falaises et il est impossible de s’en approcher. L’aviation et les canons pilonnent les grottes. Après un combat violent et inégal (40 djounoud contre 2 500 soldats français), on dénombre cinq prisonniers et trente-cinq tués algériens. Parmi les cadavres se trouvent ceux du colonel Amirouche et de Si El Haouès, écrira l’ex-président du RCD Saïd Sadi, biographe du colonel Amirouche, dans son ouvrage «Amirouche: une vie, deux morts, un testament: une histoire algérienne» paru à Paris, aux éditions l’Harmattan en 2010. Cela sera la dernière bataille du «Loup de l’Akfadou» dont le nom restera intimement lié au congrès de la Soummam dont il a assuré la sécurité. Garantir la sécurité des congressistes était le problème le plus important pour la tenue de ce rendez-vous historique d’envergure. Aucun endroit ne pouvait réunir toutes les conditions de sécurité, comme il ne se trouvera aucun responsable qui pouvait se targuer de mettre à l’abri les congressistes d’une éventuelle attaque ennemie, souligne le défunt ex-officier de l’ALN, l’Armée de Libération nationale, Djoudi Attoumi dans deux ouvrages qu’il lui a consacré: «Le colonel Amirouche, entre légende et Histoire» et «Chroniques des années de guerre de la Wilaya III». Né le 31 octobre 1926, à Tassaft Ouguemoun (Wilaya de Tizi Ouzou). Il est le fils d’Amirouche Aït Hamouda et de Fatima Aït Mendès Bent Ramdane. Orphelin très jeune, il devra apprendre de bonne heure à se rendre utile pour survivre. Il se mariera avec sa cousine germaine. Son oncle et beau-père l’aidera à monter un petit commerce de bijouterie à Relizane. C’est dans cette ville de l’Oranie que débutera son parcours politique. Il soutiendra Ahmed Francis, une figure du mouvement nationaliste, et adhérera au MTLD. Il rejoindra l’OS et lorsque la répression s’abat sur l’Organisation Spéciale du MTLD, en 1950 – 1951, Amirouche sera arrêté puis incarcéré. Une fois libéré il sera surveillé de près par les services de police. Il décide de se rendre en France en 1951. Il activera sans relâche au sein du MTLD et de la Fédération de France. Dans la foulée du déclenchement de la guerre de libération il rentre au pays et prend la tête du maquis de la zone de Michelet (Aïn El Hammam actuellement, Wilaya de Tizi Ouzou) dont le chef Amar Ait Chikh, vient d’être tué. Il réorganisera les maquis d’une façon remarquable et s’imposera comme chef de guerre hors pair. Des qualités qui feront de lui l’adjoint de Krim Belkacem qui le chargera d’assurer la sécurité du congrès de la Soummam, le 20 août 1956. La réputation d’Amirouche est telle que les volontaires affluent dans ses groupes armés, dans ses maquis qu’Abane Ramdane appellera un jour, au cours d’une réunion de direction du FLN, les «maquis modèles». Il tombera les armes à la main le 28 mars 1959.
Source: l’Expression.
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