Dr Mourad GOUMIRI.
Comme l’armée américaine, qui a été évacuée d’Afghanistan, dans des conditions humiliantes, il semblerait que la France et ses alliés, vont en faire autant du Mali (opération Barkhane) en évacuant quelque 5.000 soldats stationnés essentiellement à Gao ! Si cette information s’avère réelle, il est pour le moins obligatoire de se poser la question sur cet échec et de ses conséquences pour la région et pour notre pays, qui faut-il le rappeler, partage une frontière d’au moins 1.000 km, avec le Mali. La France considère, au nom de son histoire coloniale, que les pays sahélo sahariens (l’Afrique de l’Ouest) font partie intégrante de sa profondeur stratégique et a toujours agi en tant que tel. C’est ce qui est appelé, vulgairement la « France-Afrique », avec pour fer de lance les « réseaux Foccart » (services de renseignement, grandes entreprises, barbouzes) , qui régnaient sur tous ces pays. Dès l’indépendance, l’Algérie a immédiatement considéré, également, que cette région faisait intégralement partie de sa profondeur stratégique, ce qui va entraîner des « zones de fractures » entre les deux pays ! Deux solutions vont se présenter, la confrontation ou la coopération. Malheureusement, La France a choisi la confrontation avec l’Algérie, au nom de ses intérêts « biens-compris » en sabordant toutes les initiatives que notre pays entreprend dans la région. C’est le cas pour le Mali où notre pays a joué de son influence, pour arriver aux « accords d’Alger » qui devaient mettre fin à la guerre civile entre le Nord et le Sud de ce pays. Dès lors et surtout après l’intervention militaire de la France qui a détruit le régime Kadhafi, sans apporter une solution politique à ce pays, c’est toute la région qui a été déstabilisée et est devenue un espace entièrement contrôlé par les narco terroristes internationaux qui vont tenter de prendre le pouvoir au Mali, maillon faible dans la région. La décision de la France d’intervenir militairement, pour stopper cette invasion, ne va pas régler le problème politique, bien au contraire, de coup d’état en coup d’état, le Mali va entrer dans la pire guerre civile de son histoire avec un risque majeur de partition du pays. Il aurait été plus constructif que la France apporte son influence pour consolider les « accords d’Alger » et sortir la région d’un phénomène de contagion à l’ensemble de la région. Avec le départ programmé des forces françaises, les « accords d’Alger » sont toujours d’actualité.
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