Cet ouvrage de 165 pages, publié récemment aux éditions Chihab explique l’organisation de la wilaya II historique, les opération qui s’y sont déroulées le 1er novembre 1954 sous le commandement de Didouche Mourad.
Ce chef historique avait coordonné quatre formations armées communément appelées « groupe de Smendou », dirigé par Zighoud Youcef, « groupe de Mila » dirigé par Lakhdar Bentoubal, le « groupe de Bône » sous la direction de Amar Benaouda et le groupe de Souk Ahras dirigé par Badji Mokhtar.
Evoquant les attaques du nord constantinois du 20 aôut 1955, Abdelaziz Khalfallah estime que ces actions coordonnées ont « relancé la lutte armée en l’enracinant dans la population (…) et ont créé un mouvement irréversible de rupture avec le joug coloniale, tout en faisant paraître au grand jour la cause algérienne qui a fait l’objet d’une première tentative d’inscription à l’examen de l’Assemblée générale de Nations unies en novembre de la même année ».
Il parle aussi de la répression massive contre des populations désarmées dans la région de Skikda qui ont fédéré les algériens autour du FLN et de son armée, ainsi que d’un ralliement d’autres formations politiques algériennes.
L’auteur explique l’évolution de l’organisation de la région après le congrès de la Soummam du 20 août 1956 et propose un aperçu des parcours de militants ayant marqué l’histoire de la Wilaya II historique à l’instar de Zighoud Youcef (1921-tombé au champs d’honneur le 25 septembre 1956), Lakhdar Bentobal (1923-2010), Ali Kafi (1928-2013), ou encore Salah Boubnider (1929-2005) connu sous le pseudonyme de « Sawt El Arab ».
Abdelaziz Khalfallah témoigne aussi sur l’organisation de sa ville natale de Constantine durant la lutte armée et raconte son parcours de militant chargé de superviser l’organisation syndicale et les liaisons avec les personnalités politique avant d’entrer dans la clandestinité et rejoindre le maquis où il rencontre Messaoud Boudjerriou dont le nom est « indissociable du combat héroïque et sans discontinuité qu’il a livré dans cette ville durant toute la guerre de libération ».
Il relate également son passage en prison et en centre de tri après avoir été accusé d’être l’auteur d’un attentat à la grenade et la vie au poste de commandement au déclenchement du « plan Challe ».
L’auteur raconte également comment le cessez-le-feu du 19 mars 1962 a été vécu dans le maquis et l’encadrement sociopolitique de Constantine pendant cette période à travers des « comités de litiges », pour résoudre les conflits impliquant des Algériens en dehors de l’administration coloniale, les « comités d’actions sociales » pour gérer les questions de santé et d’aide aux familles de martyrs et de détenus, et les organisations de masse.
Abdelaziz Khalfallah, connu sous le nom de Boutemira Mostefa a été un militant engagé du mouvement national dans sa ville de Constantine avant de rejoindre le maquis puis organiser la période du cessez-le-feu. Il a également été cadre de l’Etat engagé dans la combat pour le développement économique national. Il propose aujourd’hui ce témoignage qui a été initié à la base par Salah Boubnider pour restituer l’histoire de cette wilaya historique.
APS.