Dr Mourad GOUMIRI.
Parmi les instruments de régulation économique, la politique monétaire est celle privilégiée dans la mesure où elle l’exclusivité de la Banque d’Algérie. En effet, cette institution majeure dispose de par la loi 90-10 relative au crédit et à la monnaie, d’instruments de régulation des flux monétaires comme de taux de réescompte et celui des réserves obligatoires, ce qui lui permet soit d’ouvrir soit de fermer la liquidité de la monnaie dans l’économie, en fonction de la stratégie économique fixée par les pouvoirs publics. En outre, cette institution monétaire a la haute main sur le taux de change qu’elle fixe, au jour le jour sur le marché monétaire, en le calculant sur la base d’un panier de devises étrangères, pondéré par les flux du commerce extérieurs.
Bien entendu, toutes ces manipulations monétaires ont un impact direct sur la « santé » du dinar algérien, qui va évoluer à la hausse ou à la baisse, en fonction des décisions prises par la BA, dans le cadre d’une situation de convertibilité partielle du Dinar Algérien (1), permise par le FMI, dont notre pays est membre depuis 1963.
La cotation du DA, au 30 septembre 2022, est de 140,65 DA (à l’achat) et 140,67 DA (à la vente), contre 1 US$ et de 135,88 DA (à l’achat) et 135, 96 DA (à la vente), contre 1 Euro, sur le marché officiel, alors que sur le marché informel (Square Port-Saïd), elle caracole à quelque 200 DA contre 1 US$ et 220 DA contre 1 Euro, ce qui se traduit par un différentiel de quelque 65 DA pour 1 US$ et 85 DA pour 1 Euro ! Cette situation résulte d’une politique de disponibilité monétaire « facile » (dite de l’endettement intérieur non conventionnel), menée par les pouvoirs publics, pendant de nombreuses années (2016 au moins) et la Banque d’Algérie, pour boucler les comptes publics (déficits budgétaires cumulés sur plusieurs années), à partir du moment où nos réserves de change diminuent et que les prix des hydrocarbures baissent drastiquement.
La conjoncture actuelle, sur le marché des hydrocarbures, s’étant complètement inversée, de par la géopolitique (guerre en Ukraine) et les fondamentaux (reprise de la croissance économique mondiale après deux années de Covi-19), il est donc possible d’atteindre les équilibres interne (désendettement du Trésor vis-à-vis de la BA) et externe (équilibre de la balance des paiements), sans avoir recours à la création monétaire, sans contreparties réelles. Cette double action d’assainissement des comptes publics, auront un impact certain sur le raffermissement du Dinar Algérien et va diminuer le gap enregistré entre le marché formel et celui informel, jusqu’à un point d’équilibre, à fixer. C’est donc dans cette direction que semblent se diriger les pouvoirs publics sauf changement drastique le la conjoncture sur le marché international des hydrocarbures.
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(1) Le dinar algérien est l’unité monétaire de la République algérienne depuis le 1er avril 1964, date à laquelle il a remplacé le nouveau franc français par la loi 64-111 du 10 avril 1964. Jusqu’en 1970, le dinar était équivalent à plus ou moins 1 franc français ou 180 milligrammes d’or, ce qui donnait pour 1 dollar américain, un cours de 4,94 DZD. En 1973, il passe à 4,19 DZD pour 1 dollar. Depuis 1974, les accords de Bretton Woods devenant caduques, la valeur du dinar a été fixée suivant l’évolution d’un panier regroupant les 14 principales monnaies mondiales. À la suite du contre-choc pétrolier, une détérioration du solde de la balance des paiements en plus du resserrement des marchés de capitaux, et une surévaluation du dinar a imposé, entre 1986 et 1990, la nécessité d’une dépréciation du cours par rapport au dollar américain, qui passe de 4,82 DZD à 12,191 DZD, soit pour le dollar une hausse locale de 153 %. Une seconde dépréciation prend place en septembre 1991 de l’ordre de 22 %, pour s’ouvrir au commerce extérieur. Le 10 avril 1994, une nouvelle dévaluation intervient, de 40,17 %, agréée par le FMI, dans le but de stabiliser les comptes extérieurs et d’enrayer la chute du dinar. Tout au long des années 2000, la dérive à la baisse du dinar algérien s’est poursuivie. En résumé, de 1986 à 2002, le cours du dinar a été déprécié de 4,82 DZD à 79,92 DZD pour 1 USD, soit de 1.558 %.
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